— Bien que d'une famille aisée et connue, nous ignorons la date de naissance de Gérard. Il devint membre de l'ordre teutonique probablement en 1360 ; il est signalé comme frère de l'ordre à Utrecht, commandeur à Tiel de 1368 à 1380, et à partir de 1380 procureur de la maison d'Utrecht ; de 1396 à 1402 vraisemblablement, il est curé à Schoonhoven. Il poursuit le même idéal que les disciples de la Dévotion moderne et le Cordiale est l'un des fruits du renouveau que l'on doit à ce mouvement spirituel. Le Cordiale quattuor novissimorum est un livre tout simple et sans prétention. Il est divisé en quatre parties de trois chapitres chacune. 1° La pensée de la mort entretient l'humilité, aide à écarter la vanité du monde, incite à la pénitence d'un coeur joyeux. 2° L'attente du jugement fait naître la crainte de Dieu. 3° L'enfer, selon les Écritures, est un lieu de punition et de supplice. 4° Le ciel est beauté et lumière, il surabonde de richesses, il dispense une joie infinie et profonde. L'ouvrage est un tissu de textes scripturaires et patristiques ; l'auteur emprunte en particulier à Ambroise, Jérôme, Augustin, Jean Chrysostome, Grégoire le Grand et Bernard, sans négliger Platon le sage ou Sénèque. A partir de 1486, la plupart des éditions comportent, à la fin de chaque partie, de nombreux exempla, tirés des Vies des Pères, des Dialogues de Grégoire le Grand, de Césaire d'Heisterbach, de Thomas de Cantimpré, de l'Horologium d'Henri Suso, de l'histoire des chartreux et des frères mineurs, etc. Le Cordiale (dont le titre varie : Cordiale de quattuor novissimis, Quattuor novissimorum liber, Quattuor novissima cum multis exemplis) est à la fois un livre de lecture biblique et un livre de sagesse (« ut novissimorum celebris memoria cordialiter et intime humanis cordibus continuo imprimatur »), où le chrétien apprend à penser et à vivre en disciple du Christ. Ce genre d'ouvrages connut un succès considérable auprès de la masse des fidèles et contribua sans doute beaucoup au maintien de la foi. Le Cordiale parut anonyme. Il fut attribué à Henri de Hesse, Thomas de Haselbach, Gérard...

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