— Mathurin Presse, né le 26 décembre 1883 à Plouguenast (Côtes-du-Nord), entra à la Trappe bretonne de Timadeuc (Morbihan) au seuil de ses vingt ans. Il fit profession solennelle le 16 février 1908, fut ordonné prêtre la même année, puis envoyé à Rome où il obtint à l'Université grégorienne le doctorat en droit canonique. On le retint à la maison généralice de l'Ordre comme maître des étudiants, mais la guerre de 1914-1918 l'obligea à rentrer en France. On le retrouve en 1920 comme professeur à l'abbaye, aujourd'hui disparue, de Bonnecombe (Aveyron). C'est là qu'en 1923 J.-B. Chautard (DS, t. 1, col. 818-20), abbé de Sept-Fons, lui demanda de venir à Tamié (Savoie) comme supérieur. Élu abbé en 1925, il le demeura jusqu'en 1936, année où il quitta l'Ordre des Cisterciens Réformés, pour regagner sa Bretagne natale, y faire ressurgir l'antique abbaye de Boquen (Côtes-du-Nord) et y instaurer une vie monastique 2169 qu'il voulait plus conforme aux origines de l'Ordre. En 1950, il s'agrégea à l'Ordre de Cîteaux sous la dépendance directe de l'Abbé général. Dom Alexis mourut le 1er novembre 1965. Depuis 1973, l'abbaye de Boquen n'existe plus comme monastère cistercien. Homme tout d'une pièce, forte personnalité, grand connaisseur du passé cistercien, Presse fut une sorte de pionnier. Il lutta et peina toute sa vie, au milieu d'épreuves et de conflits douloureux, pour obtenir un retour aux sources tel que Vatican II devait le préconiser plus tard. Son oeuvre écrite est minime. L'abbé de Tamié publia dans La vie spirituelle (Supplément, t. 32, septembre 1932, p. 94-106) un article intitulé : Une école de sainteté chez les Cisterciens, puis, dans la même revue, en janvier 1938 (t. 54, p. 5-29), quelques pages sur la vie contemplative. Ces pages furent rééditées, sous le titre : Le métier de contemplation, dans le Message des moines à notre temps (ouvrage collectif, cité infra, p. 121-38). Presse avait une connaissance rare de l'histoire monastique, du droit cistercien et de la liturgie cistercienne. Sa compétence fut largement mise à contribution par la Commission de Liturgie des deux Ordres cisterciens. On a pu écrire que « le...

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