— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Sources et influence.

1. Vie.

— Gérard Zerbolt naquit en 1367 à Zutphen, petite ville sur l'Yssel. Les biographes (Thomas a Kempis, Rodolphe Dier van Muiden, le manuscrit anonyme de la bibliothèque de Frise) ne donnent aucun renseignement sur ses premières années. Il semble bien avoir reçu au foyer familial une éducation profondément chrétienne, et c'est dans sa ville natale qu'il doit avoir suivi l'enseignement des artes liberales. Une intelligence remarquable et une forte disposition à l'étude ne laissèrent pas de le caractériser dans ces années de jeunesse. Selon Thomas a Kempis (Vita.., p. 276), « perrexit ad extraneas scholas melius imbuendus », mais nous manquons sur ce point de données plus précises ; un séjour à Prague ou à Paris n'est toutefois pas exclu. Il est possible également que Gérard s'y soit spécialisé en théologie et particulièrement en droit canon, étant donné les connaissances éminentes dont il fit preuve plus tard. De toute manière, son séjour à l'étranger dut être fort court, puisque, déjà entre 1383-1385, nous le voyons à Deventer, où il entre en relations avec Florent Radewijns (DS, t. 5, col. 427-434). C'est sous l'influence de Florent qu'il se consacre à Dieu, devenant ainsi l'un des premiers disciples de la Dévotion moderne (cf P. Debongnie, art. DÉVOTION MODERNE, DS, t. 3, col. 727-747). Encore qu'on ne puisse affirmer avec une totale certitude qu'il soit entré avant la mort de Gérard Groote dans la fraternité de Deventer, on serait porté à l'admettre lorsqu'on voit Jean Busch le ranger au nombre des co-fondateurs (J. Busch, Chronicon windeshemense, éd. K. Grube, Halle, 1886, p. 28, 266). Dès son entrée, il poursuit la perfection avec ardeur et organise sa vie de pénitence et de mortification « tamquam bonus eremitarius » (Thomas a Kempis, Vita.., p. 277). Ainsi s'efforçait-il de mettre en pratique ce qu'il enseignait sur la vie spirituelle et l'ascèse. Son sacerdoce lui valut une grande estime dans le cercle des frères. Il se révéla habile directeur, aussi le consultait-on fréquemment, comme le remarque R. Dier van Muiden :...

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