— On attribue à Prudence la rédaction de la 2e partie des Annales Bertiniani (du carême 835 aux premiers mois de 861). Prenant la continuation de cette chronique du royaume franc, Hincmar de Reims † 882 présente ainsi son prédécesseur : « Galindo, cognomento Prudentius, Trecassinae civitatis episcopus, adprime literis eruditus (suit une critique sévère de son attitude durant la controverse prédestinatienne)… moritur, sicque… ut vivendi ita et scribendi finem fecit ». Prudence confirme son origine espagnole dans un bref poème mis en tête d'un vieil évangéliaire de Troyes : « Hesperia genitus, Celtas deductus et altus » (PL 115, 1419, reprenant N. Camusat, Promptuarium…, f. 163v). Il est possible que l'addition du cognomen « Prudentius » au nom de Galindo traduise une vénération pour Prudence le poète (cf. supra) ; notre Prudence serait aussi d'origine aragonaise. Selon N. Antonio (I, t. 1, p. 499-503, cité en PL 115, 965), il 2492 était de famille noble et un de ses frères fut aussi évêque dans le nord de l'Espagne (cf. l'Epistola publiée en PL 115, 1367-68). Après une excellente formation à l'École palatine, Prudence fut chargé de diverses missions sous Louis le Débonnaire et Charles le Chauve. Il écrivit alors, pour une noble dame éprouvée (Judith, seconde femme de l'empereur Louis, selon E. Dümmler, MGH, Epist. aevi karolini, t. 5, Berlin, 1899, p. 323 en note), un bref recueil de versets des Psaumes (Flores Psalmorum), précédé d'un prologue et suivi de deux prières : l'une pour un temps d'épreuve, l'autre pour l'Église (PL 115, 1449-58). Nommé évêque de Troyes en 844, il fut chargé, avec Loup de Ferrières (DS, t. 9, col. 1086-7) et Héribald d'Auxerre, de réformer divers monastères ; il prit part aux synodes de Paris (846/847), Tours (851), Soissons (853), Bonneuil (855). Son Sermo de vita et morte gloriosae virginis Maurae (PL 115, 1367-76) attribue à l'influence de Maure un souci plus accentué de sa vie intérieure et du ministère paroissial ; on y trouve aussi quelques détails sur la vie chrétienne à Troyes : ainsi, le clergé de la cathédrale des saints Pierre et Paul était fidèle à chanter les...

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