— Anna Josepha Püntener naquit à Altdorf (Suisse) en 1672. Son père, président de la commune et historien, occupait une position importante au chef-lieu du canton d'Uri. L'une de ses trois filles entra chez les Cisterciennes et l'un de ses trois fils, Leonz, devint un architecte et un peintre de renom. Anna Josepha, après avoir surmonté de fortes oppositions dans le courant de l'année 1700, entra cette même année chez les Capucines cloîtrées (Tertiaires régulières) au couvent St. Karl d'Altdorf, près d'Obern Hl. Kreuz. Elle fit le service de portière et s'occupa des pensionnaires. Après six ans, elle était si épuisée par les maladies et ses expériences mystiques qu'elle mourut, le 3 février 1707, âgée de 35 ans. Les Archives des Capucines d'Altdorf conservent dans un ms du 18e siècle Das Leben und Lehren der gottseligen KlosterFrau Ma. Anna Josepha Pünttenerin…, welches ihr von Gott befohlen worden selbsten zu schreiben… : Anno 1701 (822 p. ; 2 copies du 19e s.) ; de courts passages en ont été publiés par le capucin M. Eberle : Erkämpftes Ideal, dans 350 Jahre Kloster St. Karl, Altdorf, 1608-1958 (Altdorf, 1958, p. 43-50). On décèle aisément dans cette autobiographie les marques d'une spiritualité franciscaine : amour, pauvreté, humilité, croix. Le souci de l'accomplissement inconditionnel de la volonté de Dieu y prend aussi un grand relief, mais Anna Josepha n'y parvint qu'après avoir vaincu de violentes résistances ; avant son entrée au couvent, elle se montre passionnée de liberté, de confort, de toilettes élégantes (« Jusqu'à 27 ans, j'ai vécu de façon toute mondaine ») ; pendant son noviciat et ses années de vie conventuelle, elle eut à surmonter des tentations diaboliques. Sa volonté, forte, résista longtemps à la voix intérieure qui lui demandait d'écrire son journal spirituel ; les combats intérieurs, liés à ses visions, l'amenèrent finalement à y consentir. Sa vie spirituelle montre comment elle suit les inspirations de l'Esprit Saint et sa familiarité avec le Christ. Il semble que certaines de ses prédictions se réalisèrent (par exemple celle de son entrée au couvent). Ce texte mériterait une étude du point de vue des phénomènes...

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