— Né en 1592 au château de son père, qui était courtisan et propriétaire terrien dans l'Essex, Francis Quarles fit ses études à Cambridge et à Londres à Lincoln's Inn, sorte d'école de droit pour jeunes gens du monde. Il fréquenta la Cour et à 21 ans fut nommé échanson de la princesse Elisabeth, fille du roi Jacques Ier et reine de Bohême, l'héroïne des protestants. Il l'accompagna en Allemagne (1613) et resta sept ans à sa cour, puis il fut quatre ans à Dublin secrétaire particulier de l'archevêque primat d'Irlande, le très calviniste James Ussher. Il se retira alors dans ses terres de l'Essex pour se consacrer à la méditation, à l'étude et à la poésie religieuse. En 1640 il reçut le titre de Chronologiste de la ville de Londres. Il mourut pauvre en 1644. A l'exception d'un seul « vain poème d'amour », Agalus and Parthenia, qui connut d'ailleurs un grand succès, et d'une comédie, The Virgin Widow, Quarles se consacra à des oeuvres morales et surtout religieuses, longs et nombreux poèmes sacrés qui eurent un vaste public et firent de lui sans doute le versificateur le plus lu de son temps. Ce sont des paraphrases bibliques, amplifications et commentaires du texte qui suivent les principes d'interprétation scripturaire des Réformateurs, c'est-à-dire le refus des interprétations allégoriques, mais non des interprétations morales (application au lecteur des leçons du texte) ; il traite ainsi Jonas (A Feaste for Wormes, 1620), Esther (Hadassa, 1621), Job Militant (1624), les Lamentations (Sions Elegies, 1624), le Cantique des cantiques (Sions Sonets, 1625), Samson (1631). On lui doit encore des poèmes didactiques : Divine Poems (1630), Divine Fancies (1632), Emblemes (1635 ; sur les planches du jésuite Herman Hugo et de l'anonyme Typus Mundi), Hieroglyphickes of the Life of Man (1638) et un recueil de pensées, Enchyridion (1640). — Après sa mort on publia sa paraphrase de l'Ecclesiaste (Solomons Recantation, 1645), une oeuvre de controverse d'ailleurs peu acerbe pour son temps, bien qu'anti-papiste, The...

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