— Né à Burgos en 1589 Ignacio de Quintanadueñas entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1607. Il enseigna les humanités et fut recteur des collèges de Santander et de Villafranca. Il mourut à Valladolid le 5 mars 1655. A côté d'une Historia de Santa Casilda qui ne semble pas avoir été imprimée, Quintanadueñas a laissé un intéressant ouvrage spirituel 2854 : De Christo Crucificado con consideraciones y afectos para pecadores, iustos, aprovechados… (Valladolid, 1653, 828 p. in-8°). L'ouvrage est réédité en 1656 avec le titre modifié : Espexo grande de los trabajos de Iesus Crucificado… continuación de los que escrivio el B.P. Fr. Thome de Jesus… (il s'agit de l'augustin Thomas de Jésus de Andrade † 1582, qui a laissé les Trabalhos de Jesus, 2 vol., Lisbonne, 1602-1609). On le réimprima en 2 vol., Séville, 1780 (éd. citée). Le prologue est intéressant. L'auteur dit avoir voulu pallier par son livre le manque d'ouvrages consacrés exclusivement au Christ en croix ; il le destine à tout chrétien, qu'il soit pécheur ou dans l'état d'union et quel que soit son genre de vie, car tout chrétien est appelé à bénéficier de la rédemption et à pénétrer dans les mystères du Crucifié. L'ouvrage, rédigé dans un style assez ample mais sans baroquisme exagéré, est divisé en 188 considérations, généralement suivies d'afectos ; il est destiné à l'oraison ou à la lecture spirituelle. L'auteur se sert essentiellement de l'Écriture sainte, mais aussi des saines traditions reçues dans l'Église à propos des circonstances et des personnages de la Passion. Le premier livre considère le Christ, ce qu'il souffre et pourquoi par amour il accepte de souffrir ; le deuxième expose les buts qu'il poursuit en souffrant : la rédemption et ses dons spirituels ; le troisième montre dans le Christ en croix le suprême docteur de la charité, de la pureté d'intention, de l'humilité, de l'obéissance, de la patience, de la pauvreté ; la quatrième partie médite les sept dernières paroles du Christ en croix. Dans ces pages qui allient une doctrine simple et forte à l'élan affectif (compassion, etc.), on ne remarque pas d'allusion aux thèmes de la dévotion au Coeur du Christ...

[...]