— Précisant une intuition de Tillemont, G. Morin a proposé d'attribuer à Quodvultdeus un groupe de sermons pseudo-augustiniens, ainsi que le Liber promissionum et praedictorum Dei du Pseudo-Prosper. Quoiqu'elle ne repose pas sur un témoignage antique, cette hypothèse a été favorablement reçue, confirmée ensuite par différents travaux, et aujourd'hui, malgré certaines réserves (M. Simonetti), elle est généralement admise (cf. A. Di Berardino, Patrologia III, p. 473-75 ; A. Mandouze, Prosopographie…, p. 947-49). — 1. Biographie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. Biographie.

— Une seule certitude, fournie par Victor de Vita (Hist. pers. Afr. prou, I, 15) : à la prise de Carthage par Genséric (oct. 439), l'évêque de la ville, Quodvultdeus, fut banni avec de nombreux clercs ; abandonnés à des navires en mauvais état, ils abordèrent cependant sans dommage à Naples. Ce Quodvultdeus doit être identique au diacre de même nom qui, en 428-429, fut le correspondant d'Augustin et le dédicataire du De haeresibus. Outre le patrimoine littéraire qu'on lui a attribué, ses échanges épistolaires avec Augustin et le De haeresibus fournissent quelques indices pour la reconstitution de sa biographie. Porteur d'un nom très répandu dans l'onomastique africaine (latinisation d'un nom théophore punique), Quodvultdeus a dû naître à Carthage, à moins qu'il n'ait été originaire de l'Auaritana prouincia (l'Aurès) où il se trouvait lors de la proscription du paganisme (cf. Liber III, 45). Il était en tout cas présent à Carthage lors de la consécration du temple de Caelestis comme église, à Pâques 408 (selon notre chronologie de l'opération antipaïenne) ou 399 (selon la chronologie traditionnelle, défendue par O. Perler, Les voyages de s. Augustin, p. 391-95) : ce qui placerait sa naissance vers 390 ou vers 380, puisqu'il était adulescens à l'époque (Liber III, 44). Destiné à la vie religieuse par son éducation (De IV uirt. 7) nous le retrouvons diacre de cette église dans les années 417-421 ; il prend...

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