Auteur : Daniel ROBERT.
 
Tome 13 - Colonne 11
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Titre de l'article : RABAUT (PAUL), pasteur, 1718-1794.
Début de l'article :
— Paul Rabaut est le plus connu des pasteurs du Désert. Fils d'un cardeur de laines de Bédarieux, d'une famille pieuse (il reçut cependant le baptême à la paroisse catholique), il est en 1734 étudiant au Désert, puis dans un « séminaire » régional. Reçu proposant par le synode du Bas-Languedoc d'avril 1738, il est affecté à Nîmes, poste d'honneur. Ayant épousé (mars 1739) la nîmoise Madeleine Gaidan, il est envoyé l'année suivante au séminaire de Lausanne, à ses frais ; il en revient, consacré, dès février 1741. Rabaut restera pasteur de Nîmes jusqu'à octobre 1785 et habitera cette ville jusqu'à sa mort. De ce long ministère, l'aspect le plus important est que Rabaut s'opposa toujours à la résistance par les armes. Ainsi en janvier 1746 lors de l'exécution du pasteur Desubas ; en août 1752 lorsqu'un pasteur blesse un prêtre, Rabaut remet un mémoire au marquis de Paulmy (septembre) ; en juillet-août 1755, il va voir à Paris le prince de Conti dont il espère la liberté du culte. A la fin de 1756, changeant de politique, le maréchal de Mirepoix (puis ses successeurs) s'appuie sur Rabaut pour maintenir la paix en Languedoc. Rabaut a suscité la confiance et la tolérance s'est peu à peu établie. Rabaut, qui avait conscience de son rôle et de sa valeur (cf. les allusions malignes dans plusieurs lettres d'autres pasteurs), s'efforça avec persévérance de faire ajouter à l'organisation synodale un système de comités permanents (1753-1766), mais n'y parvint pas, malgré, sur la fin, une association de fait avec A. Court de Gébelin installé à Paris. Comme il l'écrivit parfois à des amis, il tendait quelque peu à l'épiscopalisme. En tant que théologien, Rabaut paraît avoit été dans l'ensemble « orthodoxe », mais relativement large. Notons qu'il n'y a pas de preuve qu'il ait cru à la co-éternité du Fils. Il avait le goût des calculs et des prédictions « millénaristes » ; ses lettres l'attestent, mais nous connaissons ses conclusions surtout par un texte rédigé par son fils cadet quinze ans après sa mort. Rabaut fut persécuté en 1794 comme girondin, à cause de son fils aîné ; c'est en sortant de prison qu'il mourut à Nîmes le 25 septembre 1794. On garde près de 200 sermons mss (Société de...

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