— Né en 1524 à Memmingen (sud d'Ulm), Ludwig Rabus fut reçu, au titre d'étudiant pauvre, chez le prédicant strasbourgeois Matthias Zell. A partir de 1538, il étudia à Tübingen et à Wittenberg où il devint magister en 1543. L'année suivante, il fut désigné comme prédicateur assistant à la cathédrale de Strasbourg. Bon orateur, il attirait beaucoup d'auditeurs. En 1552, il devint professeur de théologie au gymnasium de Strasbourg et obtint l'année suivante le titre de docteur à Tübingen. De 1556 à 1590 il dirigea comme surintendant l'église d'Ulm. Il y mourut le 22 février 1592. Il s'intéressa à l'école communale et, pour les élèves, rédigea une explication du catéchisme de Luther. Il s'était aussi occupé d'organiser les relations entre les églises luthériennes pour résister aux Anabaptistes, aux Spiritualistes et aux Zwingliens. Il avait signé la Formula concordiae qui établissait l'union des églises luthériennes. Son Christliches Betbüchlein (2 vol., Strasbourg, 1565-1568 ; 9 autres éd. jusqu'en 1625) annonce la prolixité des livres de prières ultérieurs. Son originalité tient en ce qu'il rassemble avec soin les textes publiés par les Réformés depuis 1522, se contentant d'amplifier leur style ; de plus il accueillait des textes catholiques (Jean Juste de Landsberg, Érasme, Jean Wild, Vivès, Verepaeus), ce qui contribua à répandre dans la piété évangélique des éléments de mystique spéculative. A partir de 1552, Rabus publia une Historia der heiligen auserwählten Gotteszeugen, Bekenner und Martyrer en 8 volumes : partant de la Bible, passant par les premières églises chrétiennes et aboutissant aux martyrs de la Réforme, il y fournit des récits qui forment une sorte de martyrologe. Les volumes 4 et 8 donnent une vie détaillée de Luther et une histoire de la réforme tentée par Hermann von Wied dans l'archevêché de Cologne. Cette oeuvre a contribué à conserver chez les Réformés le souvenir des saints comme témoins et exemples de la foi. Une seconde édition parut à Strasbourg (2 vol. in-fol., 1571-1572). Chr. G. Jöcher, etc., Allgemeines Gelehrten-Lexikon, t. 6, Brême, 1816, col. 1188-89. — ADB, t. 27, 1888, p. 97-99. E.F.H. Medicus,

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