Auteur : Paul LAMARCHE.
 
Tome 13 - Colonne 23
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : RACE (TROISIÈME).
Début de l'article :
— L'expression « troisième race » (triton genos ; tertium genus) appliquée dans l'Église primitive aux chrétiens est souvent citée. Cette formule a une origine complexe, et elle comporte, semble-t-il, plusieurs significations qui se sont mêlées et combattues.
1. ORIGINE CHRÉTIENNE.
— L'idée remonte sans doute à certaines affirmations des lettres pauliniennes et de la 1re épître de Pierre : Phil. 3, 20 ; 1 Cor. 10, 32 (« ne soyez une occasion de chute ni pour les Juifs, ni pour les Grecs, ni pour l'Église de Dieu ») ; 12, 13 (« … pour ne former qu'un seul corps, Juifs ou Grecs… ») ; 2 Cor. 5, 17 ; Gal. 3, 28 (« il n'y a plus ni Juif, ni Grec… ni mâle, ni femelle… ») ; 6, 15 ; Rom. 6, 4 (« … vie nouvelle ») ; 7, 6 (« … dans la nouveauté de l'Esprit ») ; Col. 3, 10-11 ; Éph. 2, 14-15 : « lui qui des deux (le Juif et le païen) n'a fait qu'un seul (peuple)… pour créer en lui les deux en un seul homme nouveau » ; 4, 24 ; 1 Pierre 2, 9 : « Vous, vous êtes la race élue (genus electum)…, la nation sainte, le peuple que Dieu s'est acquis ». L'idée dominante est qu'au-delà de la division du monde en deux races (Juifs et Grecs), il existe maintenant un homme nouveau, une nouvelle race, bref une troisième race ou un troisième homme, comme on le dira peu après le Nouveau Testament. Cette perspective, tout eschatologique qu'elle soit, est dès maintenant 24 réalisée comme on le voit en 1 Cor. 10, 32, où l'Église de Dieu constitue une troisième entité par rapport aux Juifs et aux Grecs. On comprend qu'à partir de ces textes les chrétiens, à la recherche de leur identité, plutôt que de se considérer comme une secte juive, ou une philosophie ou une religion, aient préféré se regarder comme constituant une troisième race. Le premier témoignage qui nous soit parvenu se rencontre dans le Kérygme de Pierre (ou Prédication de Pierre), apocryphe qu'on date généralement du premier quart du 2e siècle (vers 120). Ce passage a été conservé par...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 5 pages.