— Ce Rainaud (Rainaldus, Renardus) est connu seulement par deux réponses à l'Epist. 256 (PL 162, 260d-262b) de saint Yves, évêque de Chartres de 1090 à 1115. Celui-ci lui reprochait de s'adonner à l'érémitisme après avoir fait profession « dans l'église de Saint-Jean-Baptiste » (sans doute comme chanoine du chapitre de cette église, qui avait adopté la Règle de saint Augustin). La première réponse, sous forme de lettre (Diu dubitavi…), et la seconde (Quia relicta saepius…), qui est plutôt une satire contre la vie claustrale, ont été publiées d'après plusieurs mss du 13e siècle par G. Morin (Rainaud l'ermite et Ives de Chartres : un épisode de la crise du cénobitisme au 11e-12e siècle, RBén., t. 40, 1928, p. 98-115 ; textes, p. 101-04, 104-10). L'éditeur émet ensuite l'hypothèse que notre Rainaud pourrait être un saint honoré à Mélinais, près de La Flèche (Sarthe), et qui aurait vécu un certain temps avec Robert d'Arbrissel (p. 112-15).
Le débat entre saint Yves et Rainaud est résumé par Cl. Lialine, art. Erémitisme, DS, t. 4, col. 961-62.