— Neveu de Giordano da Rivalto † 1311 (DS, t. 8, col. 1419-20), Rainier Giordano, après avoir achevé ses études dans son pays, alla les compléter à Paris, puis retourna en Italie. Il enseigna à Pise et dans d'autres couvents importants de la province de Rome. Il assuma des charges dans le gouvernement de son ordre et fut nommé visiteur en 1340. Écrivain, il fut aussi, comme l'affirme un chroniqueur (cf. bibl.), un confesseur recherché et un prédicateur infatigable. Nous gardons de lui une Panthéologie à laquelle il travailla de longues années. Lors de la peste noire de 1348, il fut atteint ; le chroniqueur rapporte que, quand vint l'heure de sa mort, il se leva du lit, se prosterna dévotement sur le pavé en disant : il ne doit pas mourir dans son lit, le serviteur du Seigneur qui fut suspendu à la croix. Ce disant, il expira. 51 La Panthéologie est une sorte de dictionnaire encyclopédique dont les chapitres sont disposés par ordre alphabétique. Selon certains, ce serait le plus ancien dictionnaire de théologie (nombreux mss). On en fit des éditions incunables à Nuremberg (1473) et à Mayence (1477). L'oeuvre est divisée en trois parties. Chaque chapitre est subdivisé en paragraphes, avec objections et réponses. Rainier suit surtout la pensée de saint Thomas, mais utilise d'autres docteurs et fait parfois montre d'originalité personnelle. Un exemplaire manuscrit, au Vatican, comporte deux volumes, au total 430 f. (860 pages), avec environ 400 chapitres auxquels s'ajoutent des références à l'Écriture sur 33 colonnes. Présentons des exemples de certains chapitres relatifs à la vie spirituelle. Adoration : excellence de l'adoration, en référence à la vertu de foi, de charité et de justice. Distinguer adoration d'hyperdulie et dulie. Adoration de la Trinité, du Fils de Dieu Incarné, de son Humanité, de la Croix, des Images. Expressions extérieures de l'adoration : la génuflexion, etc., surtout durant le sacrifice eucharistique. Béatitude : ne consiste pas dans les biens corporels mais dans la contemplation ; et non dans les richesses, les honneurs, la réputation ou le pouvoir mondain. L'intellect humain, avec ses seules forces, est incapable de se fixer dans le bien divin. Pour le fortifier, la grâce divine est...

[...]