— Né à Plaisance, Rainieri, dans sa jeunesse, avait adhéré à l'hérésie cathare et s'y était engagé jusqu'à en devenir un membre dirigeant dans la doctrine et la hiérarchie. Lui-même affirme avoir vécu 17 ans dans ce milieu. Mais plus tard, sous l'influence de saint Pierre de Vérone (DS, t. 12, col. 1676-77), il se convertit, 52 devint son collaborateur et, après le martyre de son maître, ayant échappé lui-même au danger, lui succéda en 1252. Il existe plusieurs lettres qu'Innocent IV lui adressa, et d'autres envoyées aux évêques pour qu'ils le protègent ainsi que ses confrères dans les « affaires de la Foi ». Il fut exilé de Milan à cause des convergences entre les hérétiques et les Gibelins. En 1262, Urbain IV l'appela à Viterbe pour lui rendre compte du travail qui se faisait en Lombardie. Rainieri mourut peu après. Sa Summa de catharis et leonistis seu pauperibus de Lugduno a été composée vers 1250. C'est une brève synthèse des rites et coutumes des hérétiques, à l'usage des prédicateurs catholiques. On en trouve dans les différentes bibliothèques d'Europe une cinquantaine de mss et, jusqu'à 1717, on la trouve imprimée dans de nombreuses collections. La Summa est un document d'une importance capitale pour connaître le développement des hérésies cathare et vaudoise, et les problèmes connexes. L'ouvrage est en plein accord avec d'autres ouvrages postérieurs catholiques ou hérétiques (par exemple le De duobus principiis de Giovanni di Lugio, que Rainieri connaissait bien). La Summa se compose de trois parties : les rites des cathares, sorte de substitution aux sacrements catholiques ; leur hiérarchie interne : évêques, diacres, fils majeurs ; leur provenance ou dénomination, les postes et les villes qu'ils occupent dans le centre-nord de l'Italie. A cela s'ajoute, en appendice, la doctrine de di Lugio et d'autres courants comme les Pauvres de Lyon et les Vaudois. Dans quel sens l'oeuvre de Rainieri peut-elle être comptée parmi les ouvrages intéressant la spiritualité ? Il semble qu'il y ait deux raisons principales : d'abord le problème traité et la personnalité même du protagoniste. En expansion rapide, la Catharisme apparaissait, par son austérité, comme un...

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