Titre de l'article : RANCÉ (ARMAND-JEAN BOUTHILLIER DE), cistercien, 1626-1700.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Œuvres. — 3.
Spiritualité et réforme.
— Armand-Jean Bouthillier de Rancé naquit à Paris le 9 janvier 1626, deuxième fils et sixième enfant de Denis Bouthillier, secrétaire de Marie de Médicis, et de Charlotte Joly. La famille était si bien en cour que le cardinal de Richelieu fut parrain de l'enfant et lui donna son prénom.
En 1637 la mort prématurée de son frère aîné, Denis, commendataire de cinq bénéfices, fit qu'Armand-Jean fut obligé de le remplacer. Destiné d'abord à une carrière militaire, il se trouva soudain chanoine de Notre-Dame de Paris et commendataire des cinq bénéfices en question, dont l'abbaye de la Trappe.
Il fit des études brillantes en grec et en latin et en 1643 fut reçu maître ès arts de l'université de Paris. Devenu chef de famille à la mort de son père en 1650, Rancé reçut la prêtrise en 1651. Il obtint la licence en théologie en 1652, le doctorat en Sorbonne en 1654. La même année, il fut nommé archidiacre dans le diocèse de son oncle, l'archevêque de Tours. Il devint aussi aumônier de Gaston d'Orléans en 1656. C'étaient autant d'étapes vers la dignité épiscopale, qui lui était pratiquement assurée. Cependant, en 1657, Mazarin refusa d'approuver sa nomination comme coadjuteur de son oncle.
Ce premier échec dans sa carrière fut suivi, le 28 avril 1657, d'un traumatisme affectif qui déclencha une conversion instantanée et foudroyante : ce fut la mort, après trois jours seulement de maladie, de Madame de Montbazon. Cette femme très en vue, belle, mondaine et coquette, était amie des Rancé depuis longtemps. Elle avait probablement joué toute une succession de rôles pour Armand-Jean, orphelin de mère depuis 1638. La nature exacte de leurs relations reste aussi problématique qu'à l'époque. Tout ce que l'on peut dire, c'est que la disparition si brutale d'une femme qu'il avait connue depuis sa jeunesse changea irrévocablement la vie de Rancé.
Il se retira immédiatement du monde, se réfugia dans sa maison de campagne à Véretz, se démit de ses bénéfices, l'un après l'autre, et se plaça sous la direction des Oratoriens de Paris. Il demanda à Arnauld d'Andilly de guider ses lectures. C'est...
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