— Originaire du village de Pornassio (Ligurie), Raphaël fut profès du couvent Saint-Dominique de Gênes. On peut suivre à partir de 1421 les diverses étapes de sa carrière scolaire à Gênes, Bologne, Milan, etc. Il exerça les fonctions d'inquisiteur à Gênes en 1442 et 1443, fut chargé à plusieurs reprises de missions de visiteur en diverses communautés. Il ne fut jamais supérieur. Dans le climat de contestations réciproques entre « conventuels » et « réformés » qui marque la vie dominicaine du Quattrocento, Raphaël est un bon exemple de la régularité et du sérieux pouvant se constater aussi bien parmi les religieux qui refusent d'opter pour les Congrégations d'observance. Des quelque 41 écrits connus de Raphaël de Pornassio, 39 se trouvent conservés en deux grandes collections manuscrites, l'une à Horsam, dans le Sussex, l'autre à Gênes. De cet ensemble les seuls textes édités sont quelques pages de morale commerciale, de emptione jurium (édité par J. Kirshner, 1978), et quelques brefs opuscules relatifs aux controverses autour de l'interprétation des Constitutions dominicaines. Vie commune et pauvreté étant le point sensible des discussions avec les « observants », Raphaël traite systématiquement de la question dans un de communi et proprio, rédigé à partir de 1451 et adressé à son neveu. Il y expose la légitimité constitutionnelle de l'usage du pécule et de livres personnels, et interprète avec justesse l'extension jusqu'aux prieurs conventuels du droit de dispense reconnu au « prélat » dans le Prologue même des Constitutions. Plusieurs fois imprimé dans différents recueils, de 1504 à 1743, voire encore en 1851, ce petit traité n'est que la première réponse, plus développée que les autres, à une série de 37 questions relatives à l'histoire et à la législation de l'Ordre (texte publié dans AFP, t. 50, 1980, p. 143-57). Aux mêmes problèmes se réfère également un exposé de transitu ad observantialem statum (ibid., p. 166-67). Ces idées de Raphaël furent l'objet d'une assez vive controverse au 18e siècle, suscitée par Daniel Concina (1687-1756). A la suite de Quétif-Échard, plusieurs historiens ont pensé qu'un autre écrit ms, tractatus notabilis de...

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