— Jean Gersen aurait été originaire de Cavaglia (Piémont) et abbé de Saint-Étienne de Verceil, de 1223 à 1240. Historiquement, il est impossible de prouver son existence. On lui a attribué la paternité de l'Imitation de Jésus-Christ ; l'historique de ce problème sera examiné à IMITATION DE JÉSUS-CHRIST. Il semble bien que la querelle « imitationniste » a provoqué l'apparition de l'abbé Gersen. D'autres opuscules lui furent attribués de façon tout aussi irréelle. Bernard Pez (Thesaurus anecdotorum novissimus, t. 1, p. 2, Vienne, 1721-1723, col. 567-650) met sous le nom de Gersen, sur la base de trois manuscrits de l'abbaye bénédictine de Melk (Autriche), le Tractatus de professione monachorum du dominicain Guillaume Pérault † 1271. Célestin Wolfsgrüber (Giovanni Gersen, sein Leben und sein Werk De Imitatione Christi, Augsbourg, 1880, p. 19-20) écrit qu'on a voulu attribuer à Jean Gersen le commentaire de Denys l'Aréopagite de Thomas de Verceil (Gallus) † 1246, un commentaire du Cantique des cantiques qu'il faut désormais restituer à Thomas de Vaucelles, 12e siècle (cf F. Stegmüller, Repertorium biblicum medii aevi, t. 5, Madrid, 1955, n. 8195), ainsi qu'un De contractibus. L. Cibrario (Operette varie, Turin, 1860, p. 417 svv, Nuovi indizi storici relativamente all'autore del libro dell'Imitazione di Cristo) rapporte qu'en Italie, à la fin du 12e siècle, vivait un certain Giovanni Gerso (Gerson ou Gersen), de l'ordre des Frères hospitaliers de Saint-Antoine ; l'existence de ce personnage n'appuierait nullement l'historicité du bénédictin homonyme. P.-E. Puyol, La doctrine du livre De Imitatione Christi, Paris, s d (1881 ; 2e éd., 1898), p. 355-369. — Pour J. Huijben et P. Debongnie, adversaires de la thèse gersénienne, « il n'existe ni oeuvres ni personnage historique portant ce nom [Gersen] », L'auteur ou les auteurs de l'Imitation, Louvain, 1957, p. 39-40 et 349. — P. Bonardi et T. Lupo, partisans de l'authenticité gersénienne de l'Imitation (L'Imitazione di Cristo e il suo autore, 2 vol.,...

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