— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Théologie.

1. Vie.

— En dehors du titre de ses ouvrages conservés, le nom de Ratramne est mentionné en cinq occasions par les écrivains du 9e siècle : 1) Loup de Ferrières, Epist. 74 (fin juin ou juillet 849) ; 2) Raban Maur, Epist. 43 (en 850 ; mention d'une lettre perdue de Ratramne à Godescalc) ; 3) Godescalc, Carmen ad Ratramnum (été 850) ; 4) Hincmar, De una et non trina deitate, c. 1 (vers 855 ; mention d'un ouvrage perdu de Ratramne sur la Trinité) ; 5) Hincmar, De praedestinatione, c. 5 (en 859). D'après ces mentions et les ouvrages conservés, la carrière littéraire de Ratramne débute en 843 avec le De corpore et sanguine Domini et se termine en 868 avec le Contra Graecorum opposita. Si Ratramne est mort après la rédaction de ce dernier ouvrage, c'est-à-dire vers 870 148 comme on le croit habituellement, il est né par conséquent au début du 9e siècle ; il n'est entré à Corbie qu'après 825, — cependant bien avant 843 —, car son nom ne paraît pas dans la liste du Liber confraternitatis Augiensis (MGH, Libri confraternitatum…, Berlin, 1884, p. 289).

2. Œuvres conservées.

1° DE CORPORE ET SANGUINE DOMINI.

— Pour répondre aux questions de Charles le Chauve, Ratramne a composé ce traité au début de l'année 843, comme nous l'avons démontré (Ratramne de Corbie…, p. 77-88). La première partie établit que le pain et le vin deviennent en vérité le corps et le sang du Seigneur, mais que ce changement, qui n'est pas humainement perceptible, s'accomplit en figure ; dans la seconde partie l'auteur vérifie que la distinction entre le corps historique du Christ et son corps eucharistique a été exprimée de diverses manières par l'ensemble des témoins authentiques de la foi catholique. Le De corpore et sanguine Domini est sans aucun doute d'une parfaite orthodoxie et s'inscrit dans le courant de la théologie...

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