— Fille d'un banquier génois, Eugenia Ravasco naquit à Milan le 4 janvier 1845. Très jeune, elle perdit ses parents. A Gênes en 1863, le soir du 31 mai, dans l'église de Sainte-Sabine, elle fut frappée par cet appel lancé par le prédicateur durant l'homélie : « N'y a t-il personne parmi vous qui voudrait se consacrer à faire le bien pour l'amour du Coeur de Jésus ? » Eugenia réfléchit à cette question et, sous la conduite spirituelle du chanoine Salvatore Magnasco, futur archevêque de Gênes, elle se consacra au service du Christ, participant à sa Passion par ses propres souffrances physiques (elle était de santé très fragile, surtout dans les dernières années de sa vie), et par ses souffrances spirituelles. Dans le contexte de son temps, pétri d'anticléricalisme et de laïcisme, et alors que l'industrialisation et l'urbanisation transformaient le style de vie de nombreux jeunes, Eugenia se voua à l'aide aux familles (Association des mères chrétiennes), à l'éducation scolaire, aux catéchismes, bref à aider autrui dans les situations où son intervention s'avérait nécessaire. 158 Le 6 décembre 1868, elle fonda dans sa propre maison l'Associazione per il bene qui, par la suite, sous l'impulsion de Mgr Magnasco, sera reconnue le 12 janvier 1882 comme congrégation religieuse de droit diocésain sous le nom de « Filles des Saints-Coeurs de Jésus et de Marie ». Eugenia Ravasco laissa de nombreux écrits : des lettres (plus de 2000), un diaire personnel (7 carnets qui vont de 1881 à 1899), d'autres écrits (sous forme de diaire aussi, de 1864 à 1871). Une partie des lettres a été publiée (2 vol., Rome, 1911, Gênes, 1968) ; le reste de ses textes reste inédit (à la maison généralice, Rome). Les premières Règles qu'elle rédigea avec l'aide du jésuite Luigi Persoglio sont intéressantes pour comprendre sa spiritualité. A travers ces documents, on peut suivre, jour après jour, l'activité d'Eugenia Ravasco qui, d'une manière très personnelle, cherche à réaliser, dans un abandon total à la Providence, une présence d'Amour et de Charité qui reflète l'Amour du Christ pour sa Mère. Dans son testament spirituel, elle résume sa pensée dans ces mots : « Dieu-Amour-Eternité. Tout le reste est...

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