Auteur : Pierre DOYÈRE.
 
Tome 6 - Colonne 331
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Titre de l'article : GERTHUDE D’HELFTA (sainte), moniale, 1256-1301/2.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Doctrine. — 4. « Libertas cordis ». — 5. Inspiration. — 6. Culte et influence.
1. Vie.
— Gertrude est née le 6 janvier 1256. A l'âge de cinq ans, elle avait été confiée au monastère d'Helfta, près d'Eisleben (Saxe), mais on ne sait rien de sa famille, du lieu de sa naissance et des conditions de son entrée à. Helfta. Les contemporains ne paraissent pas avoir été mieux renseignés. Les chroniques du 332 monastère citent volontiers les noms de familles auxquelles appartenaient les moniales, car le monastère, fondé en 1229 par les comtes de Mansfeld, semble bien avoir eu un certain caractère « castral », c'est-à-dire que, sans avoir à proprement parler l'exclusivisme qu'auront les « monastères nobles » d'ancien régime, son recrutement était facilement assuré par un petit groupe de familles nobles de la région, sans doute plus ou moins apparentées entre elles. Or, pour Gertrude, non seulement aucune allusion n'est faite à sa famille, mais, à diverses reprises, les écrits trahissent un parti pris de silence, qui sert sans doute un dessein spirituel mais ne laisse pas d'être un peu énigmatique. Cependant, la plupart des éditions du 17e siècle et une abondante iconographie ont fait d'elle une abbesse et même l'abbesse du monastère d'Helfta. L'erreur est aujourd'hui unanimement reconnue. Elle provient d'une fausse interprétation d'une phrase des Révélations, dont le texte a été ensuite altéré par les éditeurs, amenant une confusion entre notre Gertrude et son abbesse, Gertrude de Hackeborn, née en 1220 et qui a gouverné Helfta de 1251 à 1291. Cette erreur, répandue dès 1595 par le Lignum vitae d'Arnold Wion, mais très sûrement réfutée en 1874-1875 par W. Preger en Allemagne et par Louis Paquelin en France, n'a disparu de la légende du bréviaire qu'en 1953. Un autre problème historique est posé, — peut-être d'ailleurs un peu à faux —, à propos de sainte Gertrude : celui de son appartenance bénédictine ou cistercienne. Il ne faut pas ici chercher l'appartenance à un ordre. L'institution...

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