— Nous ignorons tout de la vie d'Alessandro Regio, sauf son appartenance religieuse qui figure sur la page de titre de son ouvrage : Clavis aurea qua aperiuntur errores Michaelis de Molinos in eius libro… ‘La Guida spirituale'…, per P. Alexandrum Regium (216 p.). Publié à Venise en 1682 chez P. Bernardon, sept ans après la parution de la Guía, la Clavis est mise à l'Index le 15 décembre 1682, trois ans avant que l'ouvrage de Molinos ne connaisse le même sort.

La Clavis s'insère dans la querelle quiétiste (cf. DS, t. 12, col. 2770 surtout) ; c'est une critique dénuée de finesse et de sens spirituel. Molinos, qui est abondamment cité, est accusé de reproduire les erreurs des béghards et béguines condamnés par le concile de Vienne, et parfois aussi de tomber dans celles des pélagiens. Puisque ces déviations ont été condamnées, Molinos est donc dans l'erreur. Autre critère utilisé par Regio : la tradition thomiste, à laquelle Molinos ne se soumet pas. On voit les limites de l'ouvrage.

L'argumentation est serrée, divisée en 85 paragraphes traitant de sujets précis, dont beaucoup tournent autour de la 284 contemplation, du repos passif et de la connaissance obscure, indistincte, de Dieu que peut avoir le contemplatif.

Regio est cité sans plus de détails par les Index et par les ouvrages qui les étudient (par ex. J. de Guibert, Documenta ecclesiastica christianae perfectionis spectantia, Rome, 1931, p. 498). Il n'apparaît pas dans l'ouvrage de C. Piselli, Notizia historica della Religione de'PP. Chierici Regolari Minori (Rome, 1710).

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