— Né à Venise le 27 juillet 1734, Regonò entra dans la Compagnie de Jésus le 12 octobre 1751. Il enseigna les lettres à Parme et la philosophie à Mantoue. Le roi de Sardaigne, voulant renforcer les études dans son île, Regonò y fut envoyé. Il enseigna alors la philosophie et la théologie dans les universités de Sassari et de Cagliari. C'est là qu'il apprit la suppression de son ordre. Dès les premières tentatives de rétablissement de la Compagnie, il s'associa aux anciens jésuites réunis dans le duché de Parme avec J. Pignatelli. En 1804 il s'agrégea aux Jésuites 301 de Russie. Lorsque la province d'Italie fut reconstituée, il fut recteur de la maison professe et du noviciat (de février 1805 à l'invasion française et l'expulsion des Jésuites en juillet 1806). Quand le roi de Sardaigne fit pression pour que la Compagnie fût rétablie dans son royaume, Pignatelli, alors provincial, y envoya Regonò, en octobre 1806. Ne pouvant alors obtenir du pape un document de reconnaissance de la Compagnie, Regonò et quelques compagnons s'agrégèrent aux Jésuites de Russie ; après la mort de Giuseppe Piras (août 1807), premier responsable envoyé par le provincial en Sardaigne, Regonò s'appliqua à ériger, de sa propre autorité, un séminaire d'Operai à Cagliari. Ces Operai, approuvés par le cardinal Cadello, archevêque de Cagliari, faisaient des voeux simples. Ils s'appliquaient à préparer des jeunes dans l'espoir d'un rétablissement de la Compagnie, à diriger des écoles et à donner les Exercices spirituels. Regonò fut le directeur spirituel et le conseiller de ce groupe jusqu'en 1815 ou 1816. Il passa la dernière année de sa vie à Rome, et y mourut le 18 avril 1818. Le principal ouvrage spirituel de Regonò traite du choix d'un état de vie ; il est intéressant parce qu'il fut publié « sous les yeux » et probablement sur le conseil de Pignatelli, lequel fut en Italie le chaînon reliant l'ancienne Compagnie à la nouvelle. S'appuyant sur les textes ignatiens de l'élection, l'ouvrage propose une préparation lointaine au choix de vie (droiture d'intention, lutte contre l'égoïsme, imitation du Christ), puis une prochaine (méditation des « Deux étendards » et des « Deux groupes d'hommes »). Il souligne qu'il ne...

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