— Reinhard von Laudenburg était lecteur de théologie et prédicateur à Heidelberg et Nuremberg, dans les couvents de la congrégation allemande réformée de l'Ordre de Saint-Augustin. Il mourut à Nuremberg en 1502. Ses Sermones in Apocalypsim B. Joannis Apostoli, donnés en 1490 dans l'église des Augustins de Nuremberg sont perdus. Par contre, on garde de lui un volumineux ouvrage de méditations sur la Passio domini nostri Jesu Christi (Nuremberg, 1501). On n'en connaît aucun ms. L'ouvrage débute avec le récit de la Passion composé à l'aide des quatre évangiles. Un Prohemium veut persuader le lecteur de l'utilité de la méditation de la Passion du Christ. Le corps de l'ouvrage est une 305 explication de type populaire des derniers jours du Christ, divisée en huit livres selon les huit endroits où s'accomplit la Passion : cenaculum cordialis manducationis, viridarium corporalis captivationis, domicilium initialis interrogationis, hospitium pontificalis habitationis, pretorium principalis examinationis, habitaculum regalis dominationis, capitolium iudicialis determinationis, desertum finalis consummationis (f. A 4vb). Chacun de ces livres se termine sur une fervente prière. La conclusion traite des événements miraculeux qui suivirent la mort de Jésus. Il est possible que Reinhard se soit servi des Meditationes de passione Christi de son confrère Jourdain de Saxe (DS, t. 8, col. 1425-26), mais c'est surtout le De gestis Domini Salvatoris de Simon de Cascia † 1348 qui l'a influencé ; ce volume était déjà imprimé dans un incunable de Strasbourg (Hain 4557). Comme d'autres Augustins allemands de ce temps, Jean de Dorsten ou Jean de Paltz par exemple, Reinhard cite souvent l'oeuvre de Simon. Notre Augustin ne manque pas l'occasion d'exposer ses critiques. Par exemple, au sujet des chrétiens trop soucieux de leurs biens terrestres et qui négligent le salut de leur âme : « Quandoque committunt animas suas simplici confessori ad consulendum et dirigendum, cui — vel laico sibi consimili — non committerent ovem vel porcum ad custodiendum » (f. A 6ra). Quand il traite de la « tunica inconsutilis non divisa » (Jean 19, 23), il a de chaleureuses paroles en faveur de...

[...]