Auteur : Geneviève HASENOHR.
 
Tome 13 - Colonne 354
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : RENÉ D’ANJOU, laïc, 1409-1480.
Début de l'article :
— Roi, guerrier, poète, mécène, peintre peut-être : la vie aventureuse et mouvementée du « bon roi » René a fourni matière à plus d'un roman et d'une légende. Fils cadet de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon, beau-frère du roi Charles VII, cousin du poète Charles d'Orléans, René reçut successivement, et fortuitement, en héritage les duchés de Lorraine et de Bar (1430), le duché d'Anjou et le comté de Provence (1434), les royaumes de Naples et de Sicile (1435). La Fortune semblait sourire à ce jeune prince : sa vie ne fut qu'une suite de revers militaires, d'échecs politiques et d'épreuves familiales, sur fond de fêtes somptueuses et de brillants tournois. Esprit chevaleresque, beaucoup plus attiré par l'art, la littérature et les curiosités exotiques que par les austérités de la politique, René fut un bibliophile passionné et un mécène fastueux. A la cour d'Anjou se pressait un monde cosmopolite d'artistes qui pouvaient reconnaître dans le prince mieux qu'un amateur éclairé, l'un des leurs — car René fut aussi un authentique écrivain. La critique moderne, une fois les attributions douteuses élaguées, lui reconnaît la paternité de quelques pièces lyriques, d'un traité sur les tournois (1450) et de 355 deux récits allégoriques : le Livre du cuer d'amour espris (1457), mise en scène allégorique de la quête amoureuse, et le Mortifiement de vaine plaisance (1455), mise en scène allégorique de la quête de Dieu. Ecrit en prose, en « langage commun » et sans recours aux autorités, le Mortifiement (c'est-à-dire la « mise à mort », la « destruction ») de vaine plaisance, bien que dédié au confesseur du duc, l'archevêque de Tours, Jean Bernard, se dit composé à l'intention des « simples gens lays ». La forme est celle d'un dialogue allégorisé qui, à la manière des oeuvres contemporaines de Jean Henry (DS, t. 7, col. 259-63), puis de François Le Roy (t. 9, col. 688-92), pouvait fort bien se prêter à une représentation théâtrale. Dans ce qui pourrait être un premier acte, l'Âme exhale sa plainte contre son compagnon de joug, « Cuer », qui, incapable de résister à l'attrait du monde, ne cesse de trébucher et de l'entraîner dans sa chute....

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 4 pages.