— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Figure spirituelle.

1. Vie.

— Gaston de Renty, né en 1611 au Bény-Bocage (près de Vire dans le Calvados) et mort à Paris le 24 avril 1649, est enterré à Citry-sur-Marne (près de la Ferté-sous-Jouarre) en Seine-et-Marne. Nous avons là ses trois points d'attache sur terre ; il est baron de Landelles (et du Bény), seigneur de Citry-sur-Marne ; il réside aussi, à proximité de la Cour, au Marais à Paris, où il meurt rue Beautreillis, paroisse Saint-Paul. Charles de Renty, son père, avait épousé (1603) une cousine, Madeleine de Pastoureau, qui devait apporter au fils unique de leur union tous les biens d'une branche aînée des Renty. Aussi s'emploie-t-elle à donner à ce fils l'éducation d'un grand seigneur : elle l'amène dès ses sept ans à Paris ; à neuf ans, elle l'inscrit au collège de Navarre, puis elle répond à son goût marqué pour les études en lui permettant de les poursuivre au collège des Jésuites de Caen. Il se distingue en mathématiques et en sciences naturelles. A 17 ans, il entre à « l'académie » militaire, sans doute celle de Pierre de Hannique, sur l'emplacement du Palais Cardinal. En 1639, comme un adieu aux sciences profanes, il publie un traité de la sphère (céleste), une géographie et un manuel de fortification. Gaston d'Orléans est son parrain. Monsieur, écarté du pouvoir politique, protège les arts, les sciences et la dévotion. C'est à sa Cour que Renty, quand il n'est pas aux côtés de son père en campagne guerrière, rencontre le P. Charles de Condren : il en reçoit des leçons de théologie et le prend pour directeur de conscience. Sa mère l'a marié avec Isabelle de Balsac, d'une famille proche de la Couronne (20 février 1633) ; il en aura deux fils, deux filles (et un autre fils qui ne vivra pas). Ainsi tous les éléments d'une réussite mondaine sont réunis. Mais son père est tué au combat de Poligny (juin 1638) ; Renty s'éloigne du monde. Car, dès l'adolescence, Renty était appelé par Dieu. Ainsi, à dix-neuf ans (décembre 1630), il s'enfuit à pied de Paris pour aller au pèlerinage de Notre-Dame des Ardilliers, proche de Saumur ; il veut se faire chartreux (cf. lettre 1). Découvert à...

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