— Jean-Pierre Retornaz naquit le 30 juillet 1797 à Valloires (Savoie), d'une famille rurale. Ordonné prêtre à Chambéry le 7 avril 1821, il fut nommé immédiatement curé de la petite paroisse d'Arvillars, où il trouvait les souvenirs de l'ancienne chartreuse de Val-Saint-Hugon. En 1829, il se joignit au groupe des Missionnaires de Savoie qu'organisait Joseph-Marie Favre. Il participa en 1833 à la tentative de transformer ce groupe en congrégation religieuse à Tamié, mais ne put supporter le très rigoureux ascétisme du fondateur. Il prit l'habit à la Grande Chartreuse le 23 mai 1834, sous le nom de Jean-Louis, et fit profession un an plus tard. Il y fut un an maître des novices, puis passa deux ans comme vicaire (sous-prieur) à la chartreuse de Turin. En 1838, il fut nommé avec le même titre (qui signifie ici supérieur ecclésiastique et confesseur) chez les moniales chartreuses de Beauregard (Isère). Il le resta jusqu'en 1846 et retourna alors à Turin. Les menaces de suppression de cette maison le firent muter à la chartreuse de Bosserville près Nancy dès 1851. Il revint ensuite à la Grande Chartreuse, où il mourut le 14 janvier 1861. Retornaz a publié, anonymes, quatre brochures, mises au point durant son second séjour à Turin : 1) Raisons qui nous engagent à faire l'aumône, Tournai-Paris, 1858, 44 p. — 2) Règles de l'élection, ou choix d'un état de vie, 1858, 48 p. — 3) Dévotion au Sacré Coeur de Jésus considéré comme victime des péchés du monde, 1858, 32 p. — 4) Traité des Scrupules ou règles de conduite des personnes qui en sont atteintes, 1861, 156 p. — Un cahier de notes personnelles est conservé aux archives de la Grande Chartreuse. La pensée de Retornaz a été très fortement marquée par la personnalité de J.-M. Favre et c'est de lui qu'elle tire ses deux traits caractéristiques : spiritualité ignatienne et morale ligorienne. Les Règles de l'élection sont un développement très fidèle des Exercices, et les Raisons de faire l'Aumône présentent un bon exemple de l'analyse des motifs d'un choix raisonné. On ne retrouve rien, par contre, dans les oeuvres imprimées, des minutieuses analyses de Scupoli que contiennent les notes personnelles. Le

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