— Née à Pontedecimo près de Gênes, le 23 octobre 1742, Angiolina Maria Gherzi fut baptisée le même jour en la paroisse de Saint-Cyprien. A treize ans (elle le dira dans ses relations autobiographiques), saint François et sainte Claire lui apparurent et la prièrent d'entrer chez les clarisses du monastère de la Sainte-Trinité à Gubbio. Mais Francesco Maria, son père, n'y consentit que quelques années plus tard. Le 23 mai 1758, Angiolina quitta Pontedecimo et, après un pèlerinage à Lorette, entra, le 20 juin, au monastère de Gubbio, reçut l'habit le 8 décembre avec le nom de Chiara Isabella Benedetta della SS. Concezione, et fit profession le 8 décembre 1759. Le 17 septembre 1778, malgré son jeune âge et ses protestations d'indignité, elle fut élue abbesse. Elle s'appliqua à réformer la communauté 344 et veilla particulièrement à l'observance de la pauvreté et à la vie commune. Elle prêchait d'exemple. En la fête de la Trinité 1768, elle s'était liée par un cinquième voeu perpétuel, celui du plus parfait (« ad operar sempre il più perfetto ») et, le jour de l'Assomption de la même année, par un sixième voeu, celui d'agir en tout selon le bon plaisir de la sainte Vierge (« sempre eseguire quanto conoscerò essere in piacere a Maria »). En 1782, elle prit conscience de l'ingratitude de l'humanité envers Dieu et s'offrit en victime expiatoire. Peu après, en septembre 1782, elle fut frappée par un mal indéfinissable ; de 1785 jusqu'à son décès, la maladie la retint au lit, en proie aux plus vives souffrances. Néanmoins on la réélut abbesse au terme de chaque triennat. Claire-Isabelle s'acquitta de sa tâche avec vigilance, par l'intermédiaire de sa vicaire. Dieu la combla des plus grandes faveurs : mariage spirituel, blessure d'amour, ravissements, extases, science infuse, don de prophétie. Elle mourut en odeur de sainteté, le 27 octobre 1800. Le procès de béatification est ouvert à Rome depuis le 12 juillet 1833 (liste chronologique des actes dans Acta ordinis minorum, t. 41, 1922, p. 234-235). Les écrits de Claire-Isabelle sont à peu près tous restés inédits : 1) quatre relations autobiographiques rédigées sur l'ordre de ses confesseurs, dont l'une de 172 colonnes in-folio ; — 2) plus de 500 lettres ; — 3) méditations sur le...

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