Auteur : Édouard COTHENET.
 
Tome 13 - Colonne 453
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Titre de l'article : « RÉVÉLATION » (APOCALYPSE DE SAINT JEAN).
Début de l'article :
— Depuis le 19e siècle, le terme de révélation apparaît comme l'un des mots-clefs de la théologie chrétienne ; il oppose le christianisme à toute forme de religion naturelle ou de déïsme. Dans cet article nous nous plaçons exclusivement au point de vie biblique, en nous attachant aux emplois du verbe apokaluptein (= revelare, enlever le voile), d'où dérive le substantif apokalupsis, premier mot du message envoyé par l'apôtre Jean aux églises d'Asie mineure et devenu titre du livre. Mais pour comprendre la « Révélation » de Jean (les anglo-saxons ont gardé le terme latin comme titre : Revelation), il faut le situer dans son genre littéraire, un genre qui est apparu dans le judaïsme au cours du 3e siècle avant J.-C. et qui y est resté florissant jusque vers les années 100 de notre ère ; il a produit en outre de nombreuses oeuvres chrétiennes. — I. Introduction au genre apocalyptique. — II. Message spirituel de l'Apocalypse.
I. INTRODUCTION AU GENRE APOCALYPTIQUE
On peut dire globalement qu'il n'y a pas dans l'Ancien Testament de concept de révélation ; par contre, on y trouve de multiples attestations concernant la manière dont Dieu s'est manifesté aux Patriarches, à Moïse, aux prophètes… (cf. Hébr. 1, 1). Selon les périodes et les livres, il est question de théophanies, de visions, d'auditions, de songes… On ne saurait passer sous silence tout ce que les écrivains sacrés ont emprunté aux peuples voisins dans le domaine législatif et sapientiel en l'assimilant en profondeur pour l'incorporer à la doctrine et aux institutions du peuple de l'Alliance. Relevons seulement ici quelques textes qui permettent de comprendre comment s'est développé le genre apocalyptique. Selon une conception fort ancienne, le prophète est admis à assister en esprit au conseil de Dieu et à entendre les ordres qu'il transmet 454 à ses serviteurs (= les anges). La vision de Michée, fils de Yimla, est typique à cet égard (1 Rois 22, 19-23) et on peut lui comparer la vision inaugurale d'Isaïe au Temple de Jésusalem (Is. 6). Comme le note Amos, « Dieu ne fait rien sans...

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