— Né à Eyguières (Bouches-du-Rhône) le 25 avril 1735, Joseph Reyre entre chez les Jésuites le 7 septembre 1751 et montre ses dons d'écrivain et d'éducateur aux collèges de Lyon et d'Aix. Ordonné prêtre en 1762, juste avant la suppression de la Compagnie en France, il se réfugie dans le Comtat-Venaissin où elle peut subsister jusqu'en 1768. Prédicateur renommé en Provence (Oraison funèbre du Dauphin, père de Louis XVI, Avignon, 1766), celui qu'on appelle le « Petit Massillon », prêche le carême 1788 à Notre-Dame de Paris et, sans la chute du Trône, serait devenu prédicateur du Roi. Il retourne alors à Eyguières, est incarcéré, mais recouvre la liberté à Thermidor 1794. A la demande de son neveu (futur président de Chambre), il se consacre, à Lyon, à l'éducation de ses jeunes enfants. Il rédige d'abord, à leur intention, des manuels et surtout des recueils de conseils moraux, agrémentés de fables et d'anecdotes, dont le succès se prolongera près d'un siècle — une mine pour les catéchistes : le Mentor des enfants (reprise de l'Ami des enfants, 1765 ; réédité jusqu'en 1868) ; les Anecdotes chrétiennes (jusqu'en 1871) ; et déjà son École des jeunes demoiselles lui a valu en 1786 une pension de l'Assemblée du Clergé (rééd. jusqu'en 1867). Reyre passe ses dernières années à Avignon, dont le climat convient mieux à sa santé affaiblie, mais jusqu'au bout sa plume reste très féconde. Parmi ses ouvrages, il faut surtout mentionner : 1) Prônes nouveaux (1809, rééd. et traduits, sous divers titres et en 2 à 5 vol., jusqu'en 1880) : amplifications de morale chrétienne, verbeuses mais bien structurées. Il est à noter que ces sermonnaires, utilisés entre autres par le saint Curé d'Ars, sont rédigés par Reyre pour aider le clergé, mais qu'il ne reste aucun des sermons qui ont fait sa réputation (sauf l'Oraison funèbre). 2) Méditations évangéliques (3 vol., Paris-Avignon, 1813 ; trad. italienne en 1864) : ces quelque 350 brèves méditations gardent, aujourd'hui encore, un réel intérêt. Certes, leur psychologie spirituelle nous paraît trop peu nourrie de théologie et d'Écriture ; mais elles 506...

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