— Martin Rinckart naquit le 23 avril 1586 d'un père tonnelier à Eilenburg (Saxe). A quinze ans, il entra à l'école Saint-Thomas de Leipzig, où son talent musical fut formé par le maître de chapelle de Saint-Thomas Seth Calvisius ; il devint directeur de la chorale. A partir de 1602 il étudia, à côté de cette activité musicale, la théologie à l'université de Leipzig. En 1610 il devint maître de chapelle à Eisleben, mais embrassa en 1613 la fonction pastorale. Après son « baccalauréat », il fut nommé en 1617 archidiacre de sa ville natale Eilenburg où, jusqu'à sa mort le 8 décembre 1649, il oeuvra en fidèle prêcheur et pasteur. Pendant la guerre de trente ans il fut attaqué pour s'être élevé contre l'usure. Il fut le seul pasteur à rester dans la ville lorsqu'en 1637 des milliers de personnes moururent de la peste, parmi lesquelles sa femme. Dans la détresse des années de guerre son comportement courageux protégea la ville du rançonnement et des contributions démesurées. Durant la terrible famine, son exemple atténua les violences de ses concitoyens se battant pour leur survie. Son sceau portait l'inscription M V S I C A = Mein Vertrauen steht in Christo allein (ma confiance réside dans le Christ uniquement). Les poèmes et les drames spirituels de Rinckart (traitant de l'histoire de la Réforme, dont on fêtait en 1617 le jubilé) sont oubliés. Seul le cantique, composé en 1630 pour l'action de grâce après la communion, Nun danket alle Gott (cf. Eccl. 50, 24-28) s'est maintenu vivant jusqu'à nos jours. Il est devenu un Te Deum populaire et figure aussi désormais dans le recueil catholique de cantiques en langue allemande Gotteslob (n. 266). La mélodie, également de Rinckart, fut légèrement retouchée en 1647 par Johann Crüger. M. Rinckarts geistliche Lieder, éd. H. Rembe et J. Linke, Gotha, 1886. — W. Büchting, Martin Rinckart, Göttingen, 1903. — A. Brüssau, M. Rinckart und sein Lied Nun danket alle Gott, Leipzig, 1936. E.E. Koch, Geschichte des Kirchenliedes, 3e éd., t. 3, 1867 (Reprint Hildesheim, 1973), p. 86-98. — ADB, t....

[...]