— 1. L'auteur. — 2. L'oeuvre.

1. L'AUTEUR.

— Dix-huit manuscrits connus conservent Le Chastel Perilleux, traité spirituel composé en 1368 ou 1382 par un chartreux nommé Robert pour sa cousine Rose, moniale de Fontevrault. Il a été édité, avec une importante introduction, par M. Brisson (coll. Analecta Cartusiana 19-20, 2 vol., Salzbourg, 1974 ; cf. Bibliothèque de l'École des Chartes, 1978, p. 135-37). D'après la critique interne, Rose devait résider dans un prieuré de son ordre et non à l'abbaye-mère. Une phrase de la lettre d'envoi permet de penser que cette maison était assez proche de la chartreuse de Robert pour que les deux cousins aient pu se voir éventuellement souvent. Les dix mss localisables avec certitude sont tous originaires d'Ile-de-France, Champagne ou Bourgogne ; deux autres contenant une adaptation portugaise sont à Alcobaça, filiale de Clairvaux. Par ailleurs, Robert utilise La Somme Le Roi de Laurent d'Orléans (DS, t. 9, col. 404-06), traité de morale composé pour les milieux de la Cour royale, où sa diffusion resta circonscrite ; le seul exemplaire cartusien connu a été propriété de la chartreuse de Paris (actuellement à Soissons). Une chartreuse répond à l'ensemble de ces données, celle de Bourgfontaine, fondée en forêt de Villers-Cotterêts en 1323, la seule à être entourée par quatre prieurés fontevristes à moins d'une journée de marche. On peut donc identifier l'auteur du Chastel Perilleux avec l'unique profès de cette maison nommé Robert, dont le décès fut annoncé en 1387. L'archaïsme d'une formule de politesse suggère qu'il appartenait à la petite bourgeoisie (M. Brisson, « Belle Amie » dans Le Chastel Perilleux, dans Studi Francesi, 1967, p. 278-80). Nous savons aussi qu'il n'entra chez les Chartreux qu'après avoir composé pour sa mère le Trésor de l'Ame (Paris, A. Verard, 1497, 80 f.). La critique interne permet d'identifier le Robert signataire du Trésor et l'auteur du Chastel. Enfin, l'unité d'inspiration lui a fait attribuer les Conseils à...

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