Auteur : Jean-Marc BIENVENU.
 
Tome 13 - Colonne 704
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Titre de l'article : ROBERT D’ARBRISSEL (BIENHEUREUX), † 1116, fondateur de l’Ordre de Fontevraud.
Début de l'article :
— Assurément homme d'exception, Robert d'Arbrissel suscite encore les interrogations des historiens après avoir à la fois déconcerté et enthousiasmé nombre de ses contemporains. Néanmoins, bien qu'exigeant une lecture critique approfondie, les sources disponibles (notamment ses deux Vitae rédigées peu après sa mort : Vita prima, par Baudri, ancien abbé de Bourgueil et archevêque de Dol, PL 162, 1043-58 ; Vita altera, par André, frère de Fontevraud, ibid., 1057-78) permettent une connaissance relativement satisfaisante de sa vie, de son oeuvre et de sa spiritualité.
1. ÉTAPES DE LA CONVERSION.
— Né vers 1045 à Arbrissel (diocèse de Rennes), fils du desservant marié de cette modeste paroisse, il semble avoir longtemps mené, après une enfance rurale, une vie assez peu édifiante de clericus vagans avant de revenir occuper la cure de son village natal héritée de son père. En 1076, il se compromit dans l'élévation simoniaque du suzerain d'Arbrissel, le laïc Sylvestre de la Guerche, à l'évêché de Rennes ; dès 1078, la déposition par Rome de ce singulier prélat le contraignit à fuir à Paris. Il s'y montra enfin un étudiant assidu ; en ce milieu parisien si différent du breton, il prit — première étape vers sa « conversion » — conscience du caractère délictueux, condamné par les réformateurs grégoriens, du nicolaïsme dont il était issu et de la simonie dont il s'était fait complice. Ce fut pour l'aider à combattre ces vices que l'évêque Sylvestre, entre-temps rétabli sur son siège sous condition de réformer son diocèse, vint le chercher en 1088/89. Promu archiprêtre mais en fait coadjuteur officieux, il s'attaqua aux moeurs du clergé rennais avec un zèle de néophyte fort peu apprécié des intéressés ; aussi, à la mort de Sylvestre (1093), il dut quitter piteusement Rennes. Désireux de se remettre aux études sans trop s'éloigner de son diocèse natal, il gagna Angers où le célèbre Marbode (DS, t. 10, col. 241-44) dirigeait une école cathédrale réputée ; tout en étant un élève appliqué, il s'adonna désormais — nouveau degré de son évolution spirituelle — à une ascèse encore voulue secrète mais sévère, en recherchant la solitude, en limitant sa...

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