Auteur : Louis COGNET.
 
Tome 6 - Colonne 355
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Titre de l'article : GIBIEUF (GUILLAUME), oratorien français, vers 1580-1650.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres.
1. Vie.
— Les origines de Guillaume Gibieuf nous sont mal connues. Né à Bourges à une date incertaine vers 1580, il avait l'ensemble de sa parenté dans la magistrature. De ses premières études, nous ne savons rien. Il fut destiné tôt à l'état ecclésiastique et vint 357 terminer ses classes à Paris ; reçu de la Société de Sorbonne en 1609, il fut docteur en 1612. Rien ne permet de penser qu'il ait effectivement reçu le titre d'abbé commendataire de Juilly que lui attribuent certains biographes : il doit y avoir là confusion avec un quasi homonyme, Pierre Gibier. Mais il fut en Sorbonne un élève brillant et qui donnait à ses maîtres les plus grands espoirs. Il s'attacha particulièrement la sympathie du célèbre Edmond Richer, théoricien du gallicanisme le plus intransigeant. Cependant, Gibieuf ne cherchait nullement à se faire une carrière, universitaire ou mondaine. Attiré par l'apostolat, il songea un temps à la compagnie de Jésus ou aux missions. Dans l'intervalle, en des circonstances ignorées de nous, Gibieuf avait fait la connaissance du futur cardinal Pierre de Bérulle, qui venait de fonder l'Oratoire en novembre 1611. Ce dernier désirait grandement amener à sa congrégation naissante des recrues de haute valeur intellectuelle ; il pria et fit prier pour que le jeune Gibieuf y fixât son choix. Ses prières furent exaucées et le candidat désiré y entra aux alentours de Pâques 1612. A peu près en même temps, il fut suivi par son condisciple Claude Bertin, autre élève chéri de Richer. Ce dernier en conçut une vive irritation contre l'Oratoire, qui eut pour conséquence, à partir d'avril 1613, un pénible conflit entre l'Oratoire et la Sorbonne. Gibieuf, semble-t-il, avait été amené à l'Oratoire par sa sympathie personnelle pour Bérulle, mais il était loin d'être avec lui en parfaite communauté de vues sur certains points. Imprégné de la formation reçue en Sorbonne, il était fortement porté vers la théologie scolastique et se souciait peu des Pères ; d'autre part, il se montrait délibérément moliniste. Bérulle ne chercha pas à le heurter de front, mais il lui reprochait de ne point donner assez, dans ses vues personnelles, à la grâce de Jésus-Christ. Peu à peu, sous...

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