— 1. Biographie. — 2. Le kontakion et les kontakaria. — 3. Œuvre. — 4. Essai de synthèse.

1. Biographie.

— La vie de Romanos ne nous est connue que par les maigres renseignements des synaxaires constantinopolitains, qui ne sont pas antérieurs au 10e siècle (cf. J. Grosdidier de Matons, Romanos le Mélode, Paris, 1977, p. 160-62 ; cité GM). Romanos, le plus célèbre des anciens poètes byzantins naquit à Émèse (Homs) en Syrie vers la fin du 5e siècle, d'une famille paraît-il d'origine juive. Après avoir été diacre de la cathédrale de la Résurrection de Béryte (Beyrouth), il se transféra vers la fin du règne de l'empereur Anastase Ier † 518 à Constantinople, où il entra au service de l'église de la Théotokos dans le quartier de Cyr. Là il inaugura son activité poétique par ordre de la Mère de Dieu qui lui aurait apparu et aurait inspiré son premier et plus fameux kontakion : Aujourd'hui la Vierge met au monde (cf. SC 110, p. 50) pour le jour de Noël. Les biographes de l'antiquité ont cru pouvoir affirmer qu'il avait composé plus de mille poésies, mais nous ne connaissons que 89 hymnes qui lui soient attribués. La collection de ses poèmes écrits sur des rouleaux ou kontakia se conservait dans la même église de Cyr après sa mort, qui a dû avoir lieu entre 555 et 565, après la série de séismes qui va de 542 à 557, évoquée dans un de ses derniers hymnes (le 1er des « Dix vierges » ; cf. SC 283, p. 301), et avant la mort de l'empereur Justinien (565). Il fut enseveli dans son église du quartier de Cyr, où encore au 10e siècle était célébrée sa synaxe. Sa mémoire est fixée traditionnellement au 1er octobre, jour probable de sa mort. Si Romanos ne peut être dit le créateur du genre du kontakion, il en a été le grand promoteur et le plus brillant représentant. Une légende tardive, que les historiens ne prennent pas au sérieux, fait état du manque de talent poétique et musical de Romanos ; c'est cette déficience qui aurait été comblée par l'apparition de la Mère de Dieu. Les hymnes composés en son...

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