— Né à L'Isle-sur-Sorgue (Vaucluse) en 1553, dans une famille calviniste, Jean-Baptiste Romillon se convertit au catholicisme en 1579 sous l'influence de son cousin César de Bus. Bientôt chanoine de la collégiale de L'Isle (1587), il est ordonné prêtre en 1588 et prêche avec César de Bus la mission du Vivarais de 1590.

C'est encore avec Bus qu'il fonde en septembre 1592 les Pères de la Doctrine chrétienne ou Doctrinaires. Quand le développement de ce groupe conduit à lui donner une forme fixe, Romillon ne partage pas l'idée de Bus d'y introduire les voeux de religion, préférant le simple état ecclésiastique. En 1602 le différend entre les deux fondateurs amène une scission : Romillon et 14 confrères se rassemblent dans la maison d'Aix-en-Provence ; il érigera son groupe en Oratoire de Provence « ad instar Oratorii Romani » en 1609. Cependant, dès 1611, Pierre de Bérulle, qui projette une fondation analogue, est mis en contact avec Romillon. Ce qui amènera en 1619 l'union de l'Oratoire de Bérulle et de celui de Romillon.

Romillon intéresse encore l'histoire spirituelle de la France en ce qu'il suscita dès 1594 la fondation de couvents d'Ursulines, d'abord en Provence et dans le Comtat Venaissin, puis à Paris (1610).

Romillon n'a publié aucun ouvrage ; on ne lui connaît que des lettres éparses et rares. Il mourut à Aix le 16 juillet 1622.

P. de Bérulle, Correspondance, éd. J. Dagens, Paris-Louvain, 1937, t. 1, p. 125-28, 135-36, 160-61, 231 ; t. 2, p. 57-58, 64-65, 305-06. — Cl. Bourguignon, La Vie du P. Romillon…, Marseille, 1669 ; critiquée par (A. Riboti), Examen d'un livre qui a pour titre ‘Vie du P. Romillon', Toulouse, 1676. — L. Moréri, Le grand dictionnaire, t. 9, 1759, p. 340-41. — L. Batterel, Mémoires domestiques… histoire de l'Oratoire, t. 1, Paris, 1902, p. 17-39. — H. Bremond, Histoire littéraire…, t. 2, p. 9-31. — J. de Viguerie, Une oeuvre d'éducation… Les Pères de la Doctrine chrétienne…, Avrillé, 1976, surtout, p. 36-56. — DIP, t. 7, 1983, col. 2013-14. — DS, t. 3, col. 1502, 1506 ; t. 10, col. 1170 ; t. 11, col. 847, 883.

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