— Né à Lacaune (Tarn) le 22 juillet 1685, Pierre Roques avait trois ans quand sa mère rejoignit son père à Genève où il s'était réfugié à la suite de l'Édit de Nantes. Il étudia en Suisse, à Nyon, Rolle (Vaud), Genève et Lausanne. Il eut pour maîtres Louis Tronchin † 1705, puis Benedict Pictet † 1724 qui contribua à un renouveau religieux sous forme d'une orthodoxie tempérée, enfin J.F. Turretini † 1737. Consacré à Lausanne en 1709, Roques devint pasteur de l'Église française de Bâle en 1710 et y exerça son ministère pendant 38 ans, jusqu'à sa mort le 13 avril 1748. Avec le triumvirat helvétique formé par S. Warenfels † 1704 à Bâle, J.F. Osterwald † 1747 à Neuchâtel (DS, t. 11, col. 1036-37) et Turretini à Genève, Roques contribua à instaurer une orthodoxie moins 932 rigide que le calvinisme strict, plus biblique et moins dogmatique, plus pieuse et moins froide. Il s'est opposé à la signature de toute confession de foi, sans pour autant revendiquer une complète liberté de croyance. Savant pieux, il fut pasteur très aimé. Il aida beaucoup les protestants de France en recueillant des aumônes abondantes et en intervenant pour leur libération. Au long de sa carrière, Roques a publié de nombreux ouvrages, souvent anonymement ; on retiendra surtout : Lettre apologétique en faveur de M. Osterwald contre les remarques de M. Naudé (anonyme, Berlin, 1716) ; — Le tableau de la conduite du chrétien qui s'occupe sérieusement de son salut (anon., Bâle, 1721) ; — Exhortations chrétiennes adressées à tous ceux qui, frappés de la corruption du siècle, s'imaginent devoir se séparer des saintes assemblées (anon., Bâle, 1723 ; avec le précédent, 1744). Le Pasteur évangélique (Bâle, 1723 ; trad. hollandaise, Leyde, 1725 ; allemande, Halle, 1768) ; — Éléments des vérités des écrits sacrés (anon., Bâle, 1726) ; sous le titre : Éléments ou premiers principes des vérités historiques, dogmatiques et morales (Bâle, 1728) ; — Lettres écrites à un protestant de France au sujet des mariages des réformés et du baptême de leurs enfants dans l'Église romaine (anon., Lausanne, 1730, 1733). Le vray piétisme ou traité dans lequel on explique la nature...

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