Auteur : Yves CHAUSSY.
Tome 6 - Colonne 364
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Titre de l'article : GIFFORD (WILLIAM, ou GABRIEL DE SAINTE-MARIE), bénédictin et évêque, 1554-1629.
Début de l'article :
— Né dans le Hampshire, en avril 1554, d'une famille illustre d'origine normande, William Gifford ou Giffard fut élève d'abord à Oxford (Lincoln college), en 1569 ; il dut gagner le continent à cause de la persécution (1573) ; il resta quatre ans à Louvain, où il suivit les cours de saint Robert Bellarmin. En 1578, la révolte des Pays-Bas contre l'Espagne l'en chassa ; il passa à Paris et à Reims, mais fut envoyé bientôt au collège anglais de Rome. C'est là qu'il fut ordonné prêtre, en mars 1582.
Revenu à Reims, le 23 juin suivant, il n'eut guère le temps d'être le théologal de saint Charles Borromée, comme on l'a prétendu. A Reims, il enseigna la théologie au collège anglais et obtint le doctorat à Pont-à-Mousson, en décembre 1584. Il se signala par son opposition au P. Parsons, partisan résolu de l'Espagne, appuyant au contraire les gallois et les écossais, groupés autour d'Owen Lewis, évêque de Cassano. Après le transfert du collège anglais de Reims à Douai, il partit à Rome, comme théologal du cardinal W. Allen, qui mourut dès le 14 octobre 1594. Gifford fut alors nommé doyen de la collégiale Saint-Pierre de Lille et y resta onze ans (1595-1606), menant toujours la même action, qui finalement le fit bannir des Pays-Bas espagnols.
Réfugié à Reims et bénéficiant de la protection des Guise, qui le firent nommer recteur de l'université, il ne tarda pas à s'agréger aux bénédictins anglais et fit profession à Dieulouard, le 11 juillet 1609, sous le nom de Gabriel de Sainte-Marie.
Ce fait marque le sérieux de son caractère et de ses convictions religieuses, dont certains ont paru douter, en voyant son activité politique. Prieur et fondateur des maisons anglaises de Saint-Malo (1611) et de Paris (1617), il déploie une intense activité apostolique, en particulier auprès des moniales de Fontevrault et de Montmartre, sur laquelle nous sommes peu renseignés. Orateur recherché, il prêcha à Paris, surtout en 1618. C'est alors que les Guise, ses protecteurs, lui firent attribuer la coadjutorerie de Reims, avec le titre d'évêque d'Archidalie, puis la succession (en « confidence »). Il prit possession de son siège épiscopal en décembre 1622 et se signala par sa charité et ses activités réformatrices, notamment en y introduisant la congrégation de Saint-Maur dans son diocèse....[...]
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