— Né à Palerme au début du 18e siècle, Ignazio Maria Rossi entra encore jeune chez les Carmes, au couvent « del Carmine Maggiore ». Ordonné prêtre, maître en théologie (26 octobre 1734), un décret du prieur général de l'Ordre le nomme régent du studium de Palerme en 1736. A côté de l'enseignement de la théologie, Rossi eut à s'occuper durant de nombreuses années de la formation des novices carmes et des candidats à l'Ordre. En 1750 il participa au chapitre général en tant que socius de la province sicilienne. De 1754 à 1758 il fut prieur provincial de Sicile. Après quelques années à Naples, il mourut à Palerme après 1767. Rossi a publié : Il novizio carmelitano istruito dal suo maestro nello stato religioso, regola e costituzioni del suo Ordine (Naples, Luca Lorenzi, 1764) ; — Il priore carmelitano istruito nel suo uffizio secondo le costituzioni sì proprie come pontificie (Palerme, 1767). Le premier de ces ouvrages est une sorte de catéchisme pour la formation des novices ; il s'inspire de l'oeuvre 995 de son confrère Giuseppe Sardi (Il giovane dell'Ordine della S. Vergine Maria del Carmine…, Venise, 1737), mais reflète aussi l'expérience personnelle de Rossi. A propos de la prière, le rôle central de l'Eucharistie quotidienne est souligné ; Rossi en déduit l'obligation pour chacun de participer chaque jour à la messe conventuelle (p. 208-10). En vue d'une récitation plus priante de l'Office, il suggère de joindre à chaque heure la méditation d'un mystère de la Passion (p. 199-201). Quant à la prière individuelle, Rossi, après avoir rappelé les raisons d'ordre juridique et moral et les traditions de l'Ordre, invite à vivre dans la présence de Dieu, comme Élie (p. 154). La vie contemplative est identifiée à l'exercice de la méditation, pour laquelle il donne une méthode inspirée de l'Introduction à la vie dévote de François de Sales (p. 154 svv). En plus d'un passage (ainsi p. 169-70), on perçoit chez lui un antagonisme entre prière et action. Il suggère de remédier à l'insuffisance de la méditation par des oraisons jaculatoires et la mise en présence de Dieu (p. 170). De la création il a une vision fondamentalement optimiste...

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