— Né à Bellac (Haute-Vienne) le 23 juin 1818, Rougier fit ses études secondaires au Dorat, puis au lycée de Limoges. Contre l'avis de ses parents, il manifesta son intention de devenir peintre. Il se rendit donc à Paris et se mit à l'école d'Horace Vernet et de Paul Delaroche. Durant dix ans, le jeune homme mena une vie d'artiste, sans aucune pratique religieuse. Mais le 25 janvier 1848, il se convertit et postula son admission au séminaire d'Issy (Seine) et il y reçut la tonsure cléricale. Par la suite, il fit sa théologie au grand séminaire de Limoges, où il fut ordonné prêtre le 10 décembre 1851. Il occupa ensuite divers postes : vicaire à Saint-Julien, curé des Salles-Lavauguyon (juin 1852-novembre 1860). Le jour de son ordination sacerdotale, il avait demandé son admission dans la fraternité franciscaine du tiers-ordre de saint François. Dans sa paroisse, il établit un groupe de tertiaires séculières, avec sa soeur et deux autres jeunes filles. Il conçut alors le projet d'instituer avec elles une association dédiée à Marie Immaculée au Temple, entièrement dévouée au service du sacerdoce dans la personne de ses membres âgés et malades. Ses supérieurs acceptèrent son idée et le libérèrent de tout ministère pastoral, Rougier s'installa alors au Dorat pour y parachever son oeuvre. Les obstacles et les difficultés ne lui manquèrent pas, mais il fut encouragé par beaucoup, dont le ministre général des Frères Mineurs Bernardin del Vago de Portogruaro en 1873. Aussi l'année suivante, l'institut était agrégé à l'Ordre franciscain et recevait l'approbation verbale de Pie IX. La première maison de repos pour les prêtres âgés et infirmes fut officiellement installée le 29 juillet 1879. 1010 Jusqu'à sa mort, Rougier se dévoua à l'oeuvre qu'il avait fondée et à la formation spirituelle de ses religieuses. Pour elles, il composa les Constitutions, approuvées définitivement le 16 juin 1936 par Pie XI, où se reflètent la spiritualité et l'expérience du fondateur. Ses Notes spirituelles font connaître aussi l'intériorité et la profondeur de sa vie spirituelle ; son zèle et sa compassion pour ses confrères témoignent de sa grande charité. De plus, il écrivit de nombreuses Lettres de direction. Il mourut au Dorat le 5 mars...

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