Auteur : Jean LECLERCQ.
Tome 6 - Colonne 369
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Titre de l'article : GILBERT CRISPIN, bénédictin, † 1117.
Début de l'article :
— Moine bénédictin au Bec, puis abbé de Westminster de 1085 environ à 1117, Gilbert Crispin fut souvent en relations avec saint Anselme, dont il subit fortement l'influence, tout en gardant sa personnalité intellectuelle. Probablement durant l'hiver 1092-1093, il rencontra à Londres, avec Anselme, un juif de Mayence, ce qui lui donna l'occasion d'écrire une Disputatio iudaei et christianiqui est le plus important de ses ouvrages. Il composa aussi divers opuscules, historiques ou doctrinaux, en particulier
De simoniacis, De Spiritu Sancto, De casu diaboli, De anima, Disputatio christiani cum gentili, un sermon pour le dimanche des Rameaux, et deux consultations sur les trois Marie de l'Évangile et sur la vie et la profession monastiques. Auteur habile, plus à l'aise dans l'exégèse biblique et le maniement des arguments de sens commun que dans la spéculation philosophique, il est de ceux qui aident à saisir ce que fut l'influence d'Anselme sur son propre milieu, sur ses disciples et ses amis. Dans son ouvrage
De anima, il essaye même de compléter l'enseignement de son maître sur un sujet que celui-ci avait eu l'intention de traiter. Ces textes, et en particulier celui par lequel il intervint dans la controverse avec les juifs, donnent une idée, — et c'est là leur principal intérêt —, de l'atmosphère intellectuelle dans laquelle Anselme écrivit le
Cur Deus homoet le genre de problèmes auxquels celui-ci avait voulu répondre. Dans l'histoire de la spiritualité, Gilbert Crispin prend surtout place à cause de la biographie du bienheureux Herluin † 1078, fondateur de l'abbaye du Bec, dont il sut faire un texte très vivant, plein de notations psychologiques et de détails concrets qui évoquent tout un milieu, et de quelques écrits mineurs : le sermon pour le jour des Rameaux, l'opuscule sur les trois Marie de l'Évangile, et surtout la consultation sur le sens de la vie monastique. Un correspondant, qui est peut-être Raoul d'Escures, autre disciple de saint Anselme, l'avait interrogé sur ce dernier point. Gilbert lui répond que la vie monastique est l'accomplissement des promesses faites au baptême : comme un second baptême, elle obtient la rémission des péchés. Elle est fondée sur l'Évangile, et saint Benoît n'a fait...
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