Auteur : Raymonde FOREVILLE.
Tome 6 - Colonne 374
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : GILBERT DE SEMPRINGHAM (saint), fondateur des gilbertins, vers 1083-1189.
Début de l'article :
— Fils d'un chevalier normand, seigneur de Sempringham (Lincolnshire), Gilbert alla étudier à Paris. Destiné à la carrière ecclésiastique, il reçut en bénéfice les églises de Sempringham et de West-Torrington dont son père était le patron. Plus tard, il entra dans la maison de l'évêque de Lincoln, Robert Bloet, puis dans celle de son successeur Alexandre, reçut les ordres majeurs, mais refusa une charge d'archidiacre. A la mort de son père, il voua son patrimoine à Dieu dans le service des pauvres et reprit la tâche d'éducateur qu'il avait naguère assumée près des jeunes gens et jeunes filles de la contrée, mais pour les orienter vers la vie religieuse. Gilbert édifia un cloître contigu à l'église paroissiale Saint-André de Sempringham et y établit en recluses sept de ses filles spirituelles, sous la règle de saint Benoît.
Autour de cette cellule initiale fondée avant 1131, puis érigée vers 1139 en prieuré Sainte-Marie sur des terres voisines, se développèrent plusieurs branches : pour le service des « recluses du Christ » et l'exploitation de leurs terres, Gilbert établit des soeurs laies sur le conseil de Guillaume, premier abbé de Rievaulx ; ensuite furent organisés des frères lais, sous l'habit et les usages des frères cisterciens. Les vocations affluèrent, jeunes filles de toutes conditions et serfs des alentours auxquels la discipline religieuse, pour si dure qu'elle fût, apportait l'émancipation et conférait des responsabilités nouvelles, sans pour autant altérer leur condition rurale et la forme coutumière de leur travail. De nombreuses filiales durent être édifiées dans le Lincolnshire et le Yorkshire ; on en dénombrait treize à la mort du fondateur.
Dès les années 1140, Gilbert songeait à asseoir sur des bases durables la direction spirituelle des moniales. L'ordre cistercien, auquel il désirait rattacher ses fondations à l'instar d'Étienne d'Aubazine et de Vital de Mortain, se récusa lors du chapitre général de 1147 ; c'était l'époque où les « maisons doubles » réunissant moines et moniales sous une même règle étaient tenues en suspicion, où périclitaient les communautés féminines que les prémontrés s'efforçaient dès lors d'établir à part. C'est pourtant, à ce qu'il semble, sous l'influence des fils de saint Norbert, dont la...[...]
Cet extrait est constitué d'environ
1 page
et l'article complet contient
6 pages.