Auteur : Maurice GILBERT.
 
Tome 14 - Colonne 57
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Titre de l'article : « SAGESSE DE SALOMON ».
Début de l'article :
— I. Le livre. — II. La relecture à travers les siècles. 58
I. Le livre
On ne peut aborder ici les problèmes généraux posés par le Livre de la Sagesse, ou mieux la Sagesse de Salomon, selon son titre ancien. Le lecteur en trouvera un exposé détaillé dans le DBS, t. 11, 1986, col. 58-119. L'ouvrage, anonyme, fut écrit directement en grec, probablement à Alexandrie, dans la diaspora juive, et, semble-t-il, sous le règne de l'empereur Auguste, soit dans les dernières décennies du 1er siècle avant notre ère. La structure littéraire du livre et de ses diverses parties, de même que le genre littéraire utilisé par l'auteur, le genre épidictique de la rhétorique grecque, pensons-nous, tendent à confirmer l'unité réelle de l'oeuvre. Celle-ci en effet se compose de trois grandes parties, offrant chacune une structure littéraire ferme (1, 1 - 6, 21 ; 6, 22 - 9, 18 ; 10, 1 - 19, 22) et étant toutes trois reliées en elles. Ces trois parties correspondent aux trois grandes divisions d'un éloge ou encomium. Une introduction ou exorde vise à montrer la portée du thème choisi, la difficulté ou les résistances qu'il peut susciter, les problèmes enfin dont la solution mérite d'être éclairée (1, 1 - 6, 21). Suit l'éloge proprement dit de la Sagesse désirée par le sage, derrière qui se discerne la figure de Salomon demandant et obtenant ce don de Dieu ; de la Sagesse, l'auteur vante l'origine, la nature et les oeuvres, avant de redire sa prière (7, 22 - 9, 18). La troisième partie développe l'évocation des oeuvres de la Sagesse dans l'histoire ancestrale d'Israël, en procédant à une relecture des événements de l'exode, plaies pour les uns et bienfaits pour les autres (10, 1 - 19, 22). Ce discours s'adresse apparemment aux jeunes de la communauté, qui plus tard en auront la responsabilité. L'auteur s'y révèle à la fois fidèle à la foi des aïeux et ouvert à la culture hellénistique : il offre un bon exemple d'inculturation ; mais surtout son discours, destiné à faire réfléchir plus qu'à informer, révèle une profonde dimension spirituelle que l'on voudrait souligner ici, avant de voir comment la tradition...

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