Auteur : Raymond DARRICAU.
 
Tome 14 - Colonne 163
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Titre de l'article : SAINT-MARTIN (GUILLAUME DE), prêtre, † avant 1683.
Début de l'article :
— De cet ecclésiastique nous savons seulement qu'il fut aumônier de Louis XIV et curé de la basse Sainte-Chapelle de Paris, qu'il prêcha l'Avent de 1677 à la Cour ; qu'il était mort en 1683. Il jouissait d'une réputation d'orateur et prêcha dans de nombreuses églises parisiennes. Il est dommage que les volumes édités de son oeuvre ne portent aucune indication sur les dates ou les lieux de ses prédications. Il prêchait avec une éloquence pleine, solide, proche de celle de Bourdaloue. Nous avons de lui un Avent, un Carême et des Panégyriques de Saints. La doctrine qu'il développe a pour fondement l'Écriture. Il donne des exemples bien choisis tirés des sciences profanes, voire de l'histoire antique. En tout cela apparaît une familiarité très profonde avec l'oeuvre de saint François de Sales. Certains de ces sermons ont une portée qui dépasse leur temps, tel le sermon pour le 3e jeudi de Carême sur le mauvais riche (t. 1, p. 356-76). On remarquera aussi le sermon du dimanche de Quasimodo sur la paix (t. 2, p. 548) : « Il y a deux genres de victoire : le premier fait mourir les vaincus et conserve leur haine ; le second fait mourir la haine des vaincus et conserve leurs personnes ; la première victoire est imparfaite et mal assurée, comme elle n'étouffe pas cette haine, elle n'étouffe pas la semence de la guerre ; cette haine passe du coeur des vaincus dans le coeur de leur postérité, de leurs alliez et de leurs amis pour y fomenter une nouvelle guerre, qui est bien souvent plus sanglante que la première ; mais le second genre de victoire qui fait mourir la haine sans faire périr les vaincus, assure la paix et la confirme, parce qu'elle destruit la guerre dans son principe ; il sappe le fondement 164 de la division en réconciliant les vaincus avec le vainqueur ». Les deux volumes de panégyriques des saints embrassent tout le sanctoral. On y remarque un panégyrique de saint Louis, roi de France, qui en fait est un traité du prince chrétien ; deux panégyriques de François de Sales qui montrent bien la place de sa spiritualité dans la vie spirituelle de la France à la fin du 17e siècle : le prédicateur insiste sur l'amour dont le saint est pénétré, sa douceur, sa force et son courage ; un panégyrique de Catherine de Sienne dont l'influence a été si...

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