Titre de l'article : GILLES LI MUISIS (ou LE MUISIT), bénédictin, chroniqueur et poète, 1272-1353.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Écrits.
— Né en janvier 1272, de Jean Li Muisis et de Marguerite, bourgeois tournaisiens, Gilles fit ses premières études dans sa ville natale. On ne sait au juste si vers sa quinzième année il fut à l'université de Paris. Quoi qu'il en soit, sa vie laïque fut brève, puisque, le 2 novembre 1289, ayant fait son année de probation, il fut « rechius et vestis d'abit de religion » à l'abbaye bénédictine de Saint-Martin de Tournai. On ignore quand exactement il fut ordonné prêtre. Il fut « en custode lonc temps », et il précise « priès de sept ans ». En 1300, en compagnie de Guillaume Castagne et de Nicolas de Cambrai, deux de ses confrères, il fit le pèlerinage romain de la première année sainte.
383 Vers 1305, il fut présent à la reddition des comptes de son abbaye, « au kief de l'anee », prouvant qu'à ce moment déjà il s'intéressait à l'administration et à la gestion du monastère. Dans un acte du 24 octobre 1315, il paraît comme grenetier du couvent. En 1330, on le trouve à Paris, où, en tant que prieur et second de l'abbé, il défendit les intérêts matériels de sa maison contre les créanciers. Le 30 avril de la même année, il fut élu abbé, charge qu'il accepta le 26 mai suivant. A la suite d'intrigues menées sournoisement par l'évêque de Tournai, Guillaume de Ventadour, il ne fut béni que le 25 octobre 1332.
A ce moment-là, l'abbaye se trouvait au bord de la ruine. La communauté, qui en 1289 comptait 69 religieux, était réduite à 22, presque tous excommuniés ; les édifices claustraux tombaient en ruine ; les meubles et les objets précieux avaient disparu ; les emprunts et les dettes se montaient à plusieurs dizaines de milliers de livres ; des 8880 livres que le domaine rapportait normalement, l'abbaye en percevait encore tout au plus un cinquième. Gilles sut admirablement oeuvrer à la restauration de sa maison. Après une vingtaine d'années de sage administration, vers 1350, la situation était pratiquement redevenue normale. Esprit pondéré, positif et droit, notre abbé, dès son avènement, entrevit la situation avec bon sens et intelligence et n'eut de cesse de l'avoir améliorée tant au spirituel qu'au temporel.
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