Auteur : Geneviève HASENOHR.
 
Tome 14 - Colonne 363
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Titre de l'article : SAULNIER (JEAN), maître en théologie, † 1430.
Début de l'article :
— Originaire du diocèse de Rouen, Jean Saulnier fut certainement un personnage en vue dans le monde universitaire parisien du premier tiers du 15e siècle : maître ès arts (avant 1403), bachelier formé en théologie (entre 1410 et 1413), puis maître régent (entre 1413 et 1421), il apparaît régulièrement en cette qualité dans le cartulaire de l'université entre 1421 et 1430. A la mort de Jean Gerson (12 juillet 1429), il se fit concéder par Martin V la charge très disputée de chancelier (21 novembre 1429) ; mais il ne fut jamais reçu par ses pairs, qui lui avaient préféré, dès le 7 septembre, maître Jean Chuffart. Le décès inopiné de Jean Saulnier, le 21 septembre 1430, coupa court au procès qu'il avait intenté à son rival. Saulnier était recteur de l'église de Fultot (diocèse de Rouen) et doyen du chapitre cathédral de Nevers ; évêque élu, il mourut avant d'avoir pu être sacré (le siège resta vacant du 22 juillet au 15 décembre 1430). Curieusement, il ne subsiste aucune trace de l'enseignement de ce « professor eximius », ainsi que le qualifie l'obituaire de l'abbaye Sainte-Geneviève, où il fut enterré. Seul son zèle pastoral et son renom sur la place de Paris se laissent entr'apercevoir à travers l'image fugitive du bon confesseur que livre la 27e des Nouvelles de Sens (éd. E. Langlois, Nouvelles françaises inédites du XVe siècle, Paris, 1908, p. 105). La somme française qu'il composa après 1413 pour Catherine d'Alençon, comtesse de Mortain et belle-soeur de la reine Isabeau, témoigne du même souci d'éducation des laïcs. Infiniment plus élaboré que les opuscules vernaculaires du chancelier Gerson sur le même sujet, ce Livre de la maison de conscience s'inscrit dans la même ligne de formation morale à tendance ascétique et spirituelle que ses antécédents des 13e-14e siècles, Somme le roi du dominicain Laurent (1279) et Miroir des dames du franciscain Durant de Champagne (fin 13e s.-début du 14e s.). L'allégorie choisie comme ligne directrice de la composition, à partir du thème Sapientia/Mulier sapiens edificavit...

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