Auteur : Geneviève HASENOHR.
 
Tome 14 - Colonne 368
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Titre de l'article : SAUVAGE (JEAN), fontevriste, † avant 1512 ?
Début de l'article :
— La Bibliothèque Nationale de Paris conserve deux exemplaires d'un opuscule imprimé dans la deuxième décade du 16e siècle, où sont réunies une Échelle de charité et une Échelle d'amour divine (Rés. D 17400 et D 51630). La seconde est nommément attribuée à « frère Jehan Saulvaige », mais l'homogénéité de l'écriture laisse supposer une paternité commune aux deux textes. Bien que l'abondance des homonymes, assez surprenante, rende l'identification du personnage hasardeuse, deux religieux paraissent plus particulièrement susceptibles de faire l'affaire : un vicaire général de l'Observance franciscaine du début du 16e siècle (cf. A. Renaudet, Préréforme et humanisme, Paris, 1953), et un fontevriste mort avant 1512, qui fut le premier à accepter la réforme au prieuré de La Madeleine-lès-Orléans, en 1474. François Le Roy s'est fait l'écho de sa renommée : « de grant zèle et dévotion et bien aymé de plusieurs grans personnages de France » (cf. Sur le trespas de frère Jacques Daniel) ; il n'en demeure pas moins parfaitement inconnu. La matière des traités, ainsi que la dédicace du premier à une religieuse qu'il exhorte à rejoindre « l'observance de vraye religion », inciteraient plutôt à tourner les yeux du côté de Fontevraud. En effet, dans le demi-siècle 1475-1520, l'ordre réformé de Fontevraud fut un foyer de vie religieuse intense : toute une série d'écrits adressés aux moniales par Jean Henri, François Le Roy, Louis Pinelle et bien des anonymes (dont ce célestin, auteur, dans les années 1510, d'un Manuel des dames ; Rés. D 21333) en témoigne abondamment. Mais on ne voit pas, en revanche, que les frères de saint François se soient beaucoup préoccupés de leurs soeurs. L'Échelle de charité compte six degrés : amour incomparable, degré commun à tous les élus ; amour incontaminable, degré des vrais religieux ; amour infatigable, degré des confesseurs ; amour inséparable, degré des contemplatifs ; amour insupérable, degré des martyrs ; amour insatiable, degré des solitaires. Au-dessus de ces six degrés règne l'amour langoureux ou violent, qui a pour effets de navrer l'affection, lier...

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