— Originaire de Ligurie et probablement de Gênes, Giustiniani, que les bibliographes latinisent en Justinianus, fit profession à la chartreuse de Pavie sous le nom de Laurent. On ne sait rien de sa vie. Il est signalé au nécrologe de 1526 et mourut donc, soit à la fin de 1525, soit au début de 1526. On lui doit un Hortus delitiarum, hoc est loci communes de vitiis ac virtutibus… (Milan, 1515), paru anonymement. L'éditeur Bracelli, dans son épître dédicatoire, attribue formellement l'ouvrage à notre chartreux. Il s'agit d'un recueil de textes ordonnés alphabétiquement et qui concernent, non seulement les vertus et les vices, mais des sujets plus spirituels comme l'âme, la béatitude, le chrétien, le Christ, Dieu, l'Écriture, l'exemple, l'homme, le moine, le recteur ou prélat, la sagesse, etc. Un index,
Ce recueil n'a rien d'original. Giustiniani utilise l'Écriture et les Pères, surtout Augustin et Grégoire le Grand ; parmi les auteurs médiévaux, à côté de saint Bernard et de Hugues de Saint-Victor, saint Bonaventure et les pseudo-Bonaventure sont fréquemment mis à contribution. Jean Trithème † 1516 est chronologiquement le dernier spirituel cité. Enfin, Giustiniani a recours aussi à Cicéron et à Sénèque.
A la fin de son alphabet, un complément (f. CXL-CLXXXI) donne quelques brefs opuscules bonaventuriens, comme le Tractatus de regimine praelatorum, appelé aussi De sex alis Seraphim (quelques extraits), une Expositio super Orationem dominicalem qui est tirée de la Theologia mystica de Hugues de Balma, l'Alphabetum religiosorum incipientium (DS, t. 1, col. 1845), etc.
Th. Petreius, Bibliotheca cartusiana.., Cologne, 1609, p. 145-146, 222-224. — R. Soprani, Li scrittori della Liguria, Gênes, 1667, p. 197-198. — C. J. Morotius, Theatrum chronologicum sacri cartusiensis ordinis.., Turin, 1681, p. 117. — DS, t. 2, col. 765.
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