Auteur : Jean LECLERCQ.
 
Tome 6 - Colonne 414
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Titre de l'article : GIUSTINIANI (PAUL), camaldule, 1476-1528.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Sources. — 5. Influence.
1. Vie.
— De la famille patricienne des Giustiniani de Venise, Thomas, — tel devait être son nom de baptême —, naquit en cette ville en 1476. Il fit de longues études, d'abord en sa patrie, puis à Padoue, auprès de l'université, enfin dans l'île de Murano, près de Venise, où il s'était retiré pour jouir d'un loisir complet. Humaniste entièrement donné à la fréquentation des auteurs grecs et latins de l'antiquité, en particulier des philosophes stoïciens, menant une existence qu'il décrira plus tard comme livrée au plaisir, il fut touché par la grâce à l'occasion de la lecture des écrits moraux de Cicéron et de Sénèque. Travaillé par le désir de se consacrer à Dieu dans la vie religieuse, et afin d'éclairer sa vocation, il entreprit un voyage en Terre sainte. A trente-quatre ans, en 1510, il entre comme novice à l'ermitage de Camaldoli, en Toscane, où il reçoit le nom de Paul, et où il sera bientôt rejoint par son ami et confident, Vincent Quirini, noble vénitien lui aussi, destiné à mourir prématurément peu d'années plus tard. Un an et demi après son arrivée, il fait profession, puis bientôt, avec Quirini, entreprend de réformer l'ordre camaldule, non sans y rencontrer des résistances. Peut-être son effort était-il prématuré ; peut-être surtout l'action et l'intervention de Quirini à Rome furent-elles trop énergiques, voire inopportunes. Toujours est-il qu'en 1520, Giustiniani quitte Camaldoli et va, près d'Ancône, mener la vie solitaire dans un extrême dénuement, accompagné ou rejoint par quelques disciples avec lesquels il fonde la compagnie des ermites de Saint-Romuald, qui subsiste sous le nom de congrégation des ermites camaldules de Monte Corona ; sur l'un des ermitages qu'il occupa alors, en cette région des Marches qui possédait depuis longtemps une tradition érémitique, voir J. Leclercq, Une Vie de Jérôme d'Ancône par Ludovico Brunori, dans Traditio, t. 19, 1963, p. 371-409. Il mourut en 1528. Depuis, ses fils lui ont toujours décerné le titre de bienheureux. Sa biographie est retracée...

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