— Un répertoire des auteurs et des textes qui parlent de la vaine gloire serait sans intérêt. On a préféré insister sur la vaine gloire, péché capital selon la tradition orientale, et circonscrire la recherche au monde monastique : la vaine gloire, « péché du moine », a trouvé, parmi les moines, ses analystes et ses « médecins ». La littérature occidentale a semblé beaucoup plus banale. Aussi nous contenterons-nous d'un survol rapide. En deux chapitres, différents de ton et d'ampleur, on traitera donc de la vaine gloire dans la tradition monastique orientale (I) et dans la littérature morale et spirituelle de l'Occident (II), en son ensemble.

I. TRADION MONASTIQUE ORIENTALE.

1. Introduction.

— 1° Auteurs. — Notre enquête portera sur un certain nombre d'auteurs ascétiques grecs du 3e au 14e siècle. Les étudier selon l'ordre chronologique 495 aurait entraîné d'inutiles répétitions ; les distinguer par aires géographiques ne se légitimait pas, la vaine gloire étant décrite de la même manière au Sinaï, en Palestine ou à l'Athos ; établir un cadre systématique, puis essayer d'y faire entrer vaille que vaille les témoignages recueillis aurait faussé les perspectives. On a donc adopté une présentation plus souple : grouper autour d'un thème plus fréquemment évoqué les divers textes qui l'illustrent, sans tenir compte de la chronologie ou de la géographie. La tradition orientale, ici comme en bien d'autres domaines, est semblable à une icône ancienne : sans doute peut-on décaper les différentes couches, mais c'est aux dépens de l'homogénéité de la tradition, qui retouche et ajoute, sans jamais rien effacer. Nous mentionnerons surtout quelques écrivains représentatifs : Basile de Césarée † 379, Évagre † 399, Jean Cassien † 435, Jean Climaque † 649, Maxime le confesseur † 662, les recueils des Apophtegmata patrum et des Vitae patrum, et quelques écrits introduits dans la Philocalie de Nicodème l'hagiorite (d'après l'édition d'Athènes, 5 vol.,...

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